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Studio Togo Saga, Lyon, France, juillet 1977 - septembre 1978
Jean-Michel Belaich (batterie, percussions), Christian Boissel (hautbois, cor anglais, Fender Rhodes), Alain Chaléard (timbales, xylophone, cloches, vibraphone, percussions), Jacques Guyot (saxophones), Gérard Jolivet (saxophones, clarinette contrebasse), Maurice Sonjon (vibraphone, xylophone, cloches, percussions), Jacques Vivante (basse), Jean Pierre Vivante (piano, Fender Rhodes, orgue), Michel Boissel (basson), Sunny James (violon), Yves Bourget (comédien)
Cet album est en réalité le second disque du double cd paru sur le label Le Triton en 2003. Dans le souci de replacer l'oeuvre dans son contexte historique, j'ai pris la liberté de consacrer une chronique à chaque album.
Si Vortex est resté pendant longtemps une légende mythique de la scène progressive, c'est à ce disque seul qu'ils le doivent. En quelques années, le combo somme toute classique de la formation d'origine affiche désormais des ambitions clairement plus orchestrales, multipliant par quatre le nombre d'intervenants aux instrumentistes à vents, se dôtant également d'une large section de percussions (xylophone, vibraphone, timbales). S'étant par ailleurs découvert depuis une réelle passion pour les oeuvres de Stravinski, Orff, Messiaen ou Bartok, les frères Vivante vont mettre à profit leur temps libre à l'écriture, et à l'écriture seulement, d'une grande oeuvre, fascinés qu'ils sont désormais par le contrepoint. Et en effet, "Les Cylces de Thanatos" - l'album, mais surtout le titre - fait preuve d'une mâturité exceptionnelle, là où le jazz et le progressif rejoignent la musique contemporaine. Si Magma avait pu servir de modèle au départ, nous sommes désormais plus proche de Art Zoyd ou Univers Zero. Sombre et inquiétante, longue montée ténébreuse en spirale comme le laisse présager son titre, cette longue suite mérite amplement la réputation monumentale qui lui colle à la peau et qui a suscité tant de convoitise. Fruit d'enregistrements laborieux, les vingt-cinq minutes et plus de leur magnus opus se démarquent assez nettement des autres titres qui l'accompagnent, seulement gravés lors de sessions ultérieures après que Vortex, en tant que groupe, ait pu rôder son matériel lors de différents concerts. Nous sommes alors plus proche de l'improvisation collective que de la partition millimétrée, mais dans un cas comme dans l'autre, les qualités d'arrangements de Jacques et Jean Pierre Vivante restent un exercice de haute voltige. Et dans ce décor qui semble ne vouloir laisser aucune place à la moindre parcelle de lumière, Vortex ne manque pas malgré tout de jouer aussi la carte de l'humour ou plus précisément de l'ironie (la référence appuyée au Mahavishnu Orchestra sur "God is Good for You, John", jusque dans la forme, ou le final carnavalesque de "Prolégomènes"), sans que cela vienne entâcher de quelque manière que ce soit la crédibilité de leur travail. La numérisation tardive de cette oeuvre colossale s'accompagne du reste de quelques titres bonus non négligeables, aux couleurs fusion plus marquées, entre Arti+Mestieri et Weather Report, rendant le tout forcément indispensable.
note Publiée le jeudi 23 février 2006
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