The Eternal Blade › The Eternal Blade

Très ambitieuse tentative que cet album de black sympho furibard, trépidant, d’une ampleur par moments assez remarquable. Cette œuvre fougueuse et virevoltante a forcément tendance à partir un peu dans tous les sens sans trop savoir où elle veut vraiment arriver : breaks, ponts, ruptures se succèdent avec un bonheur inégal. Autre défaut normal pour une première réalisation : l’exploitation excessive de certains riffs qui n’auraient pas mérité tant d’attention avec plus de bouteille et de recul. D’autant que l’on se retrouve – regrettable paradoxe – avec d’autres trouvailles qui auraient gagné, elles, à être mieux mises en valeur. Mais celles-ci, au surplus, se trouvent noyées dans des structures abominablement compliquées, des compos beaucoup trop longues et alambiquées, rendues d’autant moins facilement buvables qu’elles sont enchaînées entre elles. Sur la durée, ce n’est pas très digeste. Trop de riffs sont simplistes, faciles et sans intérêts ; la boîte à rythme est affligée d’un son vraiment pénible, et les vocaux réussissent l’exploit de ne rien apporter à l’ensemble (sorte de grognement monotone et ennuyeux, trop répétitif pour être intéressant). Restent les synthés, au son convainquant et intelligemment employés, le chant féminin, superbe (quoique naïf), et le violon, dont les interventions charment tout de suite l’attention. On peut également ressortir l’excellent solo de « One Night », et en règle générale plusieurs breaks atmos très réussis, ainsi que de nombreuses envolées de synthés, d’un admirable lyrisme symphonique (la fin du 5e titre, excellente) – hélas entourés de riffs terriblement quelconques, d’accélérations fades et convenues, et de changements de rythmes innombrables, inutiles et assez casse-couilles à la longue. Il y a là derrière un potentiel énorme, de superbes velléités se font jour, on sent une réelle capacité à créer des ambiances profondes, mais tout cela n’est pour l’instant guère plus qu’embryonnaire car mal maîtrisé, bancal et confus.