Foundation Hope › A call to all redeemers

Les habitués du label marseillais auront l'intelligence d'acquérir cette perle noire. Divine Comedy records débute très fort l'année 2006 avec ce qui est certainement sa production la plus désespérée. Supplique aux éventuels rédempteurs ('redeemers') peuplant l'entre-mondes, ce premier album du batave Foundation Hope reflète une tristesse relevant autant de la dark-ambient la plus profonde (Lustmord, Raison d'Être) mais aussi d'une saveur cold-wave intense ('Seul contre tous' et ses samples du film homonyme de Gaspard Noé) grâce à des atours mélodiques véritables assez peu fréquent dans ce registre. Les sentiments évoqués ici semblent anesthésiés, las de toutes vélléités de se faire entendre et pourtant quelques soubresauts tentent de faire trembler l'édifice inébranlable des certitudes humaines (l'épique et martial 'Let us sleep'). De même les contrastes des atmosphères de 'Void aesthetic' et ses murs bruitistes qui évoquent un Tribes Of Neurot plus mélodieux ou de 'Sympathy entropy' flirtant avec le death industriel attestent de l'éventail sonore et émotionnel de Foundation Hope. Comme pour refuser de subir la monotonie et l'inanité de la finitude de l'homme, Foundation Hope crée sa propre symphonie avec la ténacité du dernier souffle. Une oeuvre douce-amère, de toute beauté et aux états d'âmes bouleversants. Fabuleux...