Plume › At last

Sans prétendre être devin, quand j'ai lu que le duo de Plume faisait de l'électropunk, j'avais une vague idée en tête de ce que je pourrais entendre; il faut dire que depuis que les adeptes de techno ont découvert que la new wave avait existé et le développment de l'électroclash, ce genre de crossover est devenu LE genre à la mode. Enregistré à New-York, ce disque confirme ce que j'en attendais au niveau du son: rythmique électronique genre 80's réactualisée accompagnée de sonorités plus crades et grinçantes, au niveau des guitares notamment, une voix féminine désanchantée. On songe à une version sale de Anne Clark, on y trouve des touches de Suicide et des échos de Chris and Cosey, voir même de Bérurier noir et Metal Urbain (le bon 'Hidden'). Si les compos sont correctes, elles n'éviteraient pas le piège d'une trop grande uniformité sans le bon travail du chant de Catherine Tizon qui, sans beaucoup de moyens, parvient pourtant à infléchir le feeling des morceaux, entre tristesse ('Soldier'), colère froide ('Independence') ou désenchantement ('Sioux falls'). Du coup, Plume réussit où leurs contemporains de Adult avaient peiné, offir plus qu'une atmosphère efficace; 'At last' contient de véritables mélodies, bien ficelées, ce qui lui confère le petit plus qui le distingue du reste. Par contre, je n'ai pas ressenti le coup dans l'estomac annoncé par moult chroniques, quelque chose de nihiliste bien plus que rageur (exception faite d'un 'Psycho' violent, torturé et complètement déjanté)...et ça me va très bien personnellement. Ce duo est tout sauf un poids-plume. 4,5/6