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The Village Recorder, Los Angeles, Quadrafonic Sound Studio, Nashville, Broken Arrow Studio, Redwood City, Triad Recording Studios, Ft. Lauderdale, Indigo Ranch Studios, Malibu, Goldstar Recording Studios, Hollywood, Etats-Unis, 1980.
Neil Young (voix, guitare, harmonica, piano), Greg Thomas, Levon Helm (batterie), Dennis Belfield, Tim Drummond (basse), Rufus Thibodeaux (violon), Ben Keith (steel, dobro, choeurs), Tom Scribner (scie musicale), Hillary O'Brien (choeurs).
Comment Neil Young a-t-il pu traverser plus de quatre décennies en conservant intacts son prestige et sa ferveur ? Sans doute faudrait-il parler d'intégrité, de "morale", de refus des compromis... Mais il ne faudrait pas non plus oublier qu'il a tout simplement sorti de manière ininterrompue album sur album. Et si tout n'est pas à sauver, l'ensemble représente tout de même une véritable mine, d'une richesse quasi-inépuisable. Une plainte nous accompagnant dans les moments de solitude et de souffrance, qui semble-t-il ne s'éteindra jamais, contribuant ainsi à nous maintenir en vie. Au sortir des années 1980, le mouvement grunge a révéré Neil Young comme un Dieu. Pourtant, cette décennie maudite, pour lui comme pour beaucoup d'autres poids lourds du rock, ne fut guère brillante. Et si déchets il y a dans son oeuvre, c'est bien dans cette période qu'il faudrait aller les chercher. Cependant, "Hawks & doves", malgré une thématique nationaliste ouvertement affichée et quelque peu écoeurante, malgré un caractère composite dû au fait que le Loner est allé puiser pas mal de compositions plus anciennes dans les cartons (il avait autre chose à faire que d'écrire de la musique à cette époque, semble-t-il), malgré une mauvaise réputation qui empêcha pendant longtemps, comme pour d'autres disques, une réédition CD, malgré une durée très courte montrant que Neil Young n'en avait pas grand-chose à foutre, malgré une sévère baisse de régime depuis les glorieux "Rust never sleeps" et "Live rust", "Hawks & Doves", disais-je, n'est pas un mauvais album (Neil Young montrera hélas par la suite qu'il est capable de faire bien pire). La première partie, uniquement composée de morceaux lents, est même bonne : tristesse et mélancolie vous submergent dès les premières notes de "Little wing" ou de "Lost in space", ballades entièrement acoustiques, de même que "The old homestead", plus ambitieuse, légende surréaliste d'une certaine Amérique. "Captain Kennedy" reste dans le registre étrange du conte, et Neil Young dans celui du trouvère. Le strict dépouillement de ces chansons les met à l'abri de toutes les critiques sérieuses que l'on pourrait formuler, à mon avis. En revanche, la seconde partie, ouvertement country, qui dresse les mérites de ce beau pays de liberté que sont les Etats-Unis, prend des contours bien peu ragoûtants, surtout dans le "Hawks & doves" final : "I'm proud to be livin' in the USA" puis le choeur qui reprend au refrain "USA, USA"... Neil Young n'en fut jamais à une contradiction près - mais certaines facettes de son oeuvre, mieux vaut les oublier.
note Publiée le mercredi 8 février 2006
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Première face très très bonne.. Du folk posé. De belles compositions épurées. Il s'agit d'outtakes des 70's. La deuxième face propose des enregistrements postérieurs à Rust Never Sleeps et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est pas du grand Young : on est dans une vaine country à la fois réac et légère. Moi j'aime bien mais ça sera pas pour tout le monde.
Je n'ai pas remis le nez dans les paroles, mais z'êtes pas sûrs que ce soit du second degré ? Le gars Neil a quand même un passé "protest-song" qui parle pour lui (Vietnam, Nixon, la chanson "Alabama" qui inspirera en réaction le "Sweet home" du Lynyrd Skynyrd...). "Cortez the killer" (Zuma) n'était pas spécialement politiquement correct (interdite en Espagne à l'époque de Franco). Neil Young est assez malin pour ne pas écrire ses chansons en alignant des slogans de militant de base. Pour mémoire, Springsteen a lui aussi écrit un "Born in the USA" qui n'est pas, je crois, à prendre au pied de la lettre. De plus, Neil Young est Canadien non ? Je l'imagine d'autant plus mal se revendiquant d'un quelconque patriotisme US alors qu'il n'est pas citoyen (sauf erreur de ma part). Cela dit, "Hawks & doves" n'est pas mon préféré de Neil Young. Je le préfère électrique.