Gustaf Hildebrand › Primordial resonance

En plus de sa collaboration avec Peter Bjärgö, le suédois Gustaf Hildebrand nous fait le grand plaisir de donner une suite à son déjà très prenant 'Starscape' sorti en 2004. 'Primordial resonance' poursuit le voyage initié sur 'Starscape', loin de notre monde pour parcourir les dimensions stellaires infinies. Si ce voyage n'a pas de but précis, 'Primordial resonance' apparaît cependant comme une halte sur une terre inconnue vide de toute présence, où du moins le croit-on. Car les voix et lamentations désincarnées évoquent les spectres d'habitants éternels, habités par le souvenir d'une existence féconde comme en témoigne l'illustration de la pochette. Inscrites dans le temps et soumises à l'oubli, ces histoires font ainsi l'objet d'une 'mise en sons' à l'orée d'une dark-ambient plaintive et mystique ('Post oblivion fields', le très Raison d'Être 'Ruins of a failed utopia') ou solennelle ('The hollow structures', 'Wanderer of strange spheres'). Les étendues désertiques que balaye un froid d'outre-espace résonnent par moment de mille éclats industriels contrastant avec la mélancolie générale. Car c'est bien là que réside l'évolution de la musique de Gustaf Hildebrand : savoir jouer de l'émotion en tant que vecteur et non plus uniquement comme finalité. En résulte une oeuvre entière et très belle qui comme beaucoup de ses acolytes exige une écoute libre de toute idée préconçue et un abandon total. Superbe.