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Rockfield studio, Londres, Angleterre, 1975
Hugh Banton (orgue), Guy Evans (batterie), Peter Hammill (guitare acoustique, piano, chant), David Jackson (saxophones, flûte)
Comment survivre à "Pawn Hearts" ? Je veux dire, après avoir tripatouillé le fond de ses propres entrailles pour voir la couleur de ses tripes, que restait-il à faire ? Franchement ? Van Der Graaf Generator a non seulement écrit là sa page d'histoire, mais s'est aussi propulsé dans l'Histoire pour avoir su avec tant de justesse et de réalisme mettre en musique les tourments de l'âme humaine. Le retour était impossible. Peter Hammill avait repris sa guitare acoustique pour une série d'albums solo (en compagnie des membres du groupe tout de même) où le côté folk prédominait. A quelques exceptions près... "The Silent Corner and The Empty Stage". L'ombre du générateur plane toujours. Puis, l'étonnant "Nadir's Big Chance", ouvertement électrique, punk avant l'heure. Tout est en place pour une résurrection. C'est donc tout naturellement en puisant dans cette nouvelle énergie que le Van Der Graaf Generator nouveau cru se réunit au grand complet avec un album, forcément moins complexe que "Pawn Hearts", mais ô combien incandescent ! La musique de Van Der Graaf Generator est à présent mise à nue. Elle ne s'encombre d'aucuns effets. Si l'on a pu brûler nos yeux à la lumière noire du feu qui nous consumme en dedans, Hammill, Jackson, Banton et Evans prennent le parti pris de désormais nous montrer la réalité sous son jour le plus cru. Abrupt, dur, et sans compromissions. Toujours aussi passionné, la voix de Peter Hammill se fait plus rugueuse que jamais ("Arrow"), endossant une fois encore le rôle du porte parole des faiblesses humaines au travers des poignants "Undercover Man" et "Scorched Earth". Une puissance, une énergie et une vitalité à toute épreuve, véritable tour de force pour un groupe rock qui, rappelons-le, joue sans guitariste soliste, ni bassiste !
note Publiée le mercredi 26 décembre 2001
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Tendu. Puissant. Compact. Implosif.
Celui là il a mes faveurs ! C'est de loin l'album de Van Der Graaf que j'écoute le plus régulièrement...
Jme souviens de ma première écoute, en le ressortant, et d'émotions contradictoires. Je me souviens avoir été un peu dubitatif en découvrant le premier morceau... puis je commençais à percevoir quelque chose sur Scorched Earth, quelque chose d'effrayant, à la démarche mal assurée et impérieuse en même temps, peut être un héron blessé ? plus je cernais la sournoiserie escherienne de leur nouveau logo, plus ce truc indéfinissable que seul VDGG arrive a distiller, apparaissait limpide, pur, cacophonie jazz rock arty abrutissante vs intimité malsaine, Hammill contre son hydre. Ne trouvant décidément rien de chez rien de "proto-punk" ou que sais-je, dans toute cette préciosité maladive, ces motifs aristos et ce lyrisme, je me souviens avoir commencé à me sentir tout drôle sur Arrow, la troisième piste. Quand The Sleepwalkers l'implacable a fait son entrée, presque médiévale, pleine de poussière mais immortelle, comme le rouge bordeaux vintage ornant les murs seventies de pépé-mémé, j'ai été saisi par la révélation (divine) : il s'agit d'un album grandiose, au moins autant que l'était Pawn Hearts. Une sorte de miracle, un truc quasi-ancestral, je sais pas si je pourrais te l'exprimer convenablement un jour, mais voilà.
Je suis passé complètement à côté il y'a quelques années quand j'ai tenté Still Life mais alors là, ce Godbluff est tout bonnement incroyable. Je crois pas avoir écouté de groupe affilié progressif aussi sombre. J'étais un peu sceptique de voir accolé progressif et proto-punk à côté de la chro mais c'est exactement ça. A mille lieues de ce qu'ont pu faire un Yes ou un Genesis. 6 boules sans hésitation.
Nettement plus facile d'accès que Pawn Hearts tout en étant très différent, ce disque est l'un de ceux que je conseillerais à qui veut "se mettre au prog". Tout y est: hargne (le chant d'Hammill est très vindicatif, il me rappelle même Nemtheanga de Primordial, ou plutôt l'inverse), beauté, folie, et des structures à la fois complexes et directes ! Bon, je m'attaque à Still Life.