Falkenbach › Ok Nefna Tysvar Ty

Avec ce troisième opus, Vratyas Vakyas parvient à relever le niveau, après s’être compromis dans la facilité avec l’album précédent. Dès la superbe intro de « Vanadis », on sent que les points vont être remis sur les i. L’inspiration est là, les compos sont plus fouillées et mieux travaillées, les mélodies sont mieux misent en valeur, les arrangements meilleurs, la dynamique est nettement plus efficace et la production supérieure à l’accoutumée. Nouveauté importante : la participation de musiciens de session, dont un batteur qui apporte une contribution décisive, en terme de chaleur, de feeling et de dynamique. En terme de jeu, Vratyas Vakyas a déjà démontré qu’une boîte à rythmes intelligemment programmée valait largement mieux qu’un batteur sans goût ; et sans mégoter sur les choix du batteur ici, sa présence apporte incontestablement une salutaire bouffée d’oxygène à la musique de Falkenbach. En fait, et globalement, cet ouvrage dégage une maturité qui faisait cruellement défaut au précédent album ; on a l’impression d’avoir affaire à une musique plus posée, plus réfléchie, parfaitement maîtrisée – ce qui renforce très sensiblement l’ambiance globale, lui conférant une solidité et une cohésion sans défaut. Les sentiments de ferveur, de grandeur, de passion qui imprègnent cette musique peuvent s’exprimer pleinement, et ils le font d’admirable façon. C’est l’autre grande particularité (avec l’apport d’un batteur et le renouveau mélodique) de cette rondelle : le climat est ici différent de celui du premier album. La spontanéité qui marquait celui-ci, sa fougue, sa vélocité ont cédé le pas à cette évidente maturité, une sorte de sérénité qui confère à « Ok Nefna Tysvar Ty » une agréable dimension de calme majesté, de tranquille assurance, et qui tend davantage à l’apaisement qu’à la fureur. Voilà ; il n’est guère utile d’en dire plus, sauf pour saluer comme il se doit l’inspiration retrouvée de Vratyas, qui se fend de nombreuses et somptueuses trouvailles. Le thème de « Vanadis » est excellent ; « ... As Long As Winds Will Blow... » est superbe de bout en bout, enchaînant à la perfection chœurs et guitare sèche sans redondance ; « Aduatuza » constitue sans doute le point faible de l’ensemble, en dépit de ses belles envolées chorales ; le thème de « Donar’s Oak » est une pure merveille, exploité et mis en valeur avec une maîtrise qu’on aurait pu croire perdue depuis le premier album ; lui succède une ballade acoustique de toute beauté ; le thème de « Homeward Shores » est, encore une fois, magnifique et merveilleusement mis en valeur ; « Farewell » conclue les choses avec la même élégance (même si je trouve la mélodie principale, à la guitare sèche, un tantinet naïve). En somme, voilà le tir corrigé de très belle façon, après le semi échec que constitua son prédécesseur, et Falkenbach redevenu digne de son fantastique premier opus.