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Grandaddy › The Sophtware Slump

  • 2000 • V2 27068 • 1 CD

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Membre Note Date
Aladdin_Sane      mercredi 22 mai 2013 - 10:29
NevrOp4th      lundi 8 février 2010 - 20:51
pinnickX      lundi 29 décembre 2008 - 22:15
Trimalcion      mardi 20 décembre 2005 - 22:19
SangNord      samedi 25 novembre 2006 - 23:28

cd • 11 titres • 46:47 min

  • 1He's Simple, He's Dumb, He's the Pilot8:53
  • 2Hewlett's Daughter3:07
  • 3Jed the Humanoid4:19
  • 4The Crystal Lake5:00
  • 5Chartsengrafs2:51
  • 6Underneath the Weeping Willow2:41
  • 7Broken Household Appliance National Forest4:34
  • 8Jed's Other Poem (Beautiful Ground)3:25
  • 9E. Knievel Interlude (The Perils of Keeping It Real)1:58
  • 10Miner At the Dial-a-View5:21
  • 11So You'll Aim Toward the Sky4:43

informations

Enregistré et produit à Little Portugal, Modesto par Jason Lytle.

line up

Jason Lytle, Kevin Garcia, Aaron Burtch, Jim Fairchild, Tim Dryden

chronique

  • alternatif/space pop

"Don't give in, 2000 man..." Grandaddy est un groupe de barbus californiens qui font du skate-board. A la mode il y a encore peu de temps, on ne peut pas dire qu'ils aient inventé la poudre. Ils jouent une sorte de pop/rock mélancolique à la Radiohead agrémentée des sonorités assez cheap de claviers vintage. Accessoirement, la musique composée par Jason Lytle, à tendace dépressive, offre des moments de beauté et de grâce inouïs. Le présent album (leur deuxième) est souvent considéré comme leur chef-d'oeuvre. Son titre, ainsi que les photos du livret, montrant un clavier d'ordinateur à moitié enterré dans le sable ou un type avec un chapeau de cow-boy regardant la lune, sont assez caractéristiques : cette musique a le charme désuet de ballades country immortelles avec une production lo-fi qui auraient voulu sonner comme un opéra inter-galactique, mais sans le budget adéquat. Alors ils font avec les moyens du bord, et c'est ça qu'est bon. L'épique "He's simple, he's dumb, he's the pilot", qui synthétise le mieux l'esprit du groupe, est une des plus poignantes complaintes jamais écrites par un groupe d'indy rock. Neuf minutes d'une irrémédiable descente vers le spleen le plus noir - et ils mettent ça en début de disque. Là je dis chapeau. Pour le reste, sans égaler ce commencement grandiose, l'album reste bon voire très bon. En plus, il se bonifie au fil des écoutes, gage supplémentaire de qualité. Si certains titres portent les stigmates d'un folk/rock un peu facile ("Hewlett's daughter", "Miner at the dial-a-view, très belle quand même), ou d'un néo-psychédélisme certes charmant ("The crystal lake", "Broken household..." balancent bien) mais maintes fois exploré, d'autres sont tout simplement sublimes de majesté et d'ampleur. Ces types-là explosent tout lorsqu'ils se prennent au sérieux, parce que leurs moyens ne leur permettent pas de sonner prétentieux malgré leurs vieux mellotrons détraqués ; alors leur naïveté céleste les élève vers les étoiles : écoutez les deux parties de "Jed...", "So you'll aim toward the sky"... On y croirait presque. Pas pour rien que ces papys ont un look de père Noël. Joyeuses fêtes à tous.

note       Publiée le mardi 20 décembre 2005

chronique

  • lo-fi progressif sur les bords

J'ai pensé pondre une chro sur celui-ci, mais si c'est pour répéter en moins bien ce que mon auguste collègue a déjà dit, c'est vraiment inutile. D'autant que Dariev avait déjà rétabli la balance sur The Crystal Lake, formidable single imparable aux arpegiators infatigables. Mais quitte à tomber dans la prétérition, je vais m'y vautrer sans vergogne par pur amour pour ce groupe et cet album, lo-fi mais avec une grande ambition formelle et conceptuelle héritée du goût de Jason Lytle pour des groupes comme ELO et Alan Parsons Project et ça se voit non seulement dans le discours général de l'album mais aussi dès qu'il commence avec cet extraordinaire et bouleversant morceau de près dix minutes sur lequel tout a été dit. Et toutes les autres pistes ont aussi des gimmicks mélodiques et des arrangements géniaux, même les plus courtes et enragées comme "Chartsengrafs" avec sa petite ritournelle de synthé pourri (toujours chez Grandaddy) qui vient tourner en boucle en conclusion. Lytle décrit un monde où la technologie a bouffé l'humain, qu'on n'aperçoit même plus à travers les systèmes de surveillance, uniques interfaces pour contempler un monde désert ("Miner At the Dial-a-View", morceau déchirant et lui aussi rempli de nouvelles trouvailles toutes les 20 secondes); où la nature à petit a petit repris le pas sur une humanité rigidifiée, calcifiée par abus de puces de silicone, les animaux trouvant des refuges dans les ruines électroménagères de nos maisons ultra-modernes et ultra-tristes, "Broken Household Appliance National Forest". The Software Slump, un titre à l'humour pince-sans-rire (jouant sur l'expression communément employée "sophomore slump" qui désigne le deuxième album en général foiré ou décevant d'un groupe prometteur) mais parfaitement aligné sur les angoisses millénaristes de son époque, moins le bug de l'an deux mille que le grippage éventuel et probable d'une société devenu obsédée par le contrôle via la technologie de pointe (quand je disais qu'Alan Parsons Project n'était pas si loin, Eye in the Sky ne parlait pas d'autre chose que de "1984" à l'époque). Faut pas s'étonner si Jason Lytle va jusqu'à chanter la complainte d'un androïde ménager remisé au placard après avoir suscité l'admiration d'une bonne famille middle-class américaine, tel le premier Ipod classic venu, un robot au coeur brisé qui compose des poèmes torturés de la carte mémoire. Un fresque sans le sou à base de guitares qui frétillent et de synthés cheaps qui font la farandole avant de s'écrouler en bourdonnement de fin de garantie. Une musique gracieuse qui serre le coeur, le folk des ordinateurs de bureau, la pop triste et désenchantée des disques dur, le blues des biens de consommation courante. Inutile d'appeler le service conso, y a plus personne sur la ligne.

note       Publiée le samedi 20 septembre 2014

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    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Tiens, aujourd'hui Jason Lytle sort The Sophtware Slump ..... on a wooden piano. Comment ça doit être beau (et puis ça le rapproche encore un peu de Howe Gelb).

    salida Envoyez un message privé àsalida

    Qd j'écoute Grandaddy, j'imagine Neil young et les Pixies coincés dans une pièces bourrée de claviers avec juste un pauvre 4 pistes pr s'enregistrer.

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    Comment que ce serait la classe un album dont les 3 premiers titres seraient "1/ he's simple 2/ he's dumb 3/ he's the pilot". J'imagine déjà la trilogie ambient/crustpunk/prog symphonique.

    salida Envoyez un message privé àsalida

    Un de mes albums de chevet depuis 13 ans. Neil young et les Pixies enfermés dans une chambre avec claviers bontempi.

    Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

    Le morceau d'ouverture est tellement fort que j'ai toujours du mal à passer au reste de l'album (alors qu'il y a également de trés beau moments dans la suite). Rien que pour ce morceau, ça mérite les 6 boules.

    Note donnée au disque :