Headcharger › Headcharger

Quand, sur la feuille promo d'Headcharger, il est indiqué qu'il s'agit ni plus ni moins du nouveau nom de Doggystyle, mon réflexe premier fut de balancer le disque sur le mur et de lui asséner une clef de bras dont j'ai le secret. Mais comme un chroniqueur ne manque jamais d'humour, j'ai daigné poser une oreille sur ce disque ici présent. Soit, c'est un fait, Headcharger n'a musicalement que peu à voir avec Doggystyle. Volontiers rock'n'roll, Headcharger chauffe la salle de ses riffs brûlants et de son rythme ultra binaire. Certes, on est très loin de groupes comme Refused, Jr Ewing ou The Letters organize, mais l'album fait son petit effet. La voix hardcore hurlée est assez sympathique (même si manquant de coffre), tandis que la voix claire est absolument et intégralement immonde, ignoble et allergène. Comme il se doit, le son est plutôt énorme, quoique étonnement franchouillard et propret. Assez inspirées et vite redondantes, les 11 compos de ce disque à la pochette plus que laide réussissent l'exploit de transformer les affreux Doggystyle en groupe cool, surfant un peu sur la hype rock'n'roll du moment, capables de faire bouger la tête et taper du pied, alors que j'allais a priori détruire ce disque dans les règles grindcoriennes en vigueur chez moi, c'est-à-dire gratuité, violence, véhémence et comparaisons houleuses. C'est déjà ça.