Cephalic Carnage › Anomalies

Tôt ou tard, chaque groupe se met à pondre sa daube. Et, plus étrange encore, c'est avec cette même daube qu'il se trouve exposé au grand public et se fait de nombreux adeptes. Metallica et le black album, Devin Townsend et Physicist, Pink Floyd et Dark side of the moon,... "Anomalies", c'est un peu la daube de Cephalic Carnage, l'album qui, par la même, pose le groupe comme "culte". Paradoxal et bizarre non ? Mais passons. "Anomalies" donc, ou comment annihiler les épanchements délirants dans une petite boite contenant une rondelle de 12 cm. Fini les délires jazz, les trips folk plein de beuh et les parodies black metal, Cephalic normalise son grind avec une bonne dose death, et…. c'est tout. Bien entendu, ça mosh toujours de manière gravissime, et ça cervicalise assez nettement lors de certains riffs particulièrement puissants. Mais ça cloche, c'est froid, trop froid. La batterie bourrine, mais rien ne sort, pas de puissance: le son sec claquant ne sied guère à cette nouvelle orientation plus conventionnelle. Dans la même optique, le gros mexicain de hurleur s'est nettement calmé, se contentant à 90% d'une voix rocailleuse thrash hardcore assez peu convaincante. Je veux du gore, du criard ! Mais, pire encore, tout les titres se ressemblent ! La singularité de Cephalic, c'était justement de proposer des disques de grind de 45 min qu'on peut écouter 10 fois d'affilé sans le lasser. Là, c'est d'un monolithisme baillant, excepté peut être "piecemaker", aux relents de stoner death plutôt bien senti. Tout le reste, ça alterne gros riff death, blast, mosh, blast, shred intense, blast, roulement, mosh, etc… Avouez que de la part d'un groupe aussi singulier et barré que Cephalic, il y a de quoi être déçu. Alors, bien entendu, ceux qui découvriront le groupe avec "Anomalies" crieront au génie (bon, j'exagère un peu), mais une fois écouté les trois brûlots précédents, reviendront sur leur avis et finalement, se diront que, peut être, Saïmone n'est pas aussi à côté de la plaque qu'il veut bien le laisser paraître.