Moonblood › Blut und Krieg

Revoici les intégristes de Moonblood, toujours pas décidés à envisager la moindre esquisse de renouvellement. On se retrouve donc avec le même BM raw et primaire, simple au point d’en devenir franchement simpliste. Tout cela commence donc sérieusement à sentir le rance. En dépit de tous les efforts du groupe pour sortir de la monotonie, on continue à raser joyeusement les pâquerettes. Ce qui pouvait passer sur une ou deux démos (et qui avait emporté mon adhésion, pour le coup) devient vraiment casse-couilles et rédhibitoire sur un album longue durée (autoprod’ ou pas, on s’en tape) ; compte tenu de l’expérience que les zicos sont censés avoir acquise, j’en deviens réticent à la moindre indulgence, tant est faible la progression des gars dans leur travail de composition. Bon..., sans doute « Midnight » parvient-elle encore à donner le change : l’ambiance est présente, les synthés glaciaux et les riffs hargneux peuvent rappeler (de loin, de dos et dans le noir) le Burzum de « Hvis Lysett Tar Oss »... La piste suivante, « In A Bloody Night Of Fullmoon », s’appuie sur un riff excellent, gaillardement rock, pour ne pas dire punk, qui la sauve de la médiocrité totale... « ... And Snow Covered The Lifeless Bodies » dégage une incontestable puissance, teintée d’une aura bien true... Mais bon, voilà... le reste du temps, bah... bof, ma foi, ça rampe, ça grogne, ça prend des poses éculées, ça nous la joue grave evil, ça tourne désespérément en rond et ça parvient simplement de temps à autre à instaurer une ambiance un tant soit peu intéressante. En tout cas si vous aimez les poseurs, c’est cool ; avec cet album, on est en terrain connu, sur les sentiers battus et rebattus 666 millions de fois par les brodequins et les New Rock des grands méchants rebelles satano-facho-bo-bo qui inondent la scène d’ouvrages certes sincères mais anecdotiques. La production (oui, je prend la peine d’en parler, je suis sympa quand même) est évidemment bien dégueulasse comme il faut, aride et poussiéreuse, avec, tant qu’à faire, un mixage qui parvient à affaiblir encore un peu le résultat d’ensemble : la batterie est trop lointaine et la voix trop présente ; le son aurait gagné en patate si les grattes et, surtout, la batteuse avaient été mixées plus en avant. M’enfin bon, au point où on en est, hein ! Je pense qu’on s’en remettra.