Vous êtes ici › Les groupes / artistes › R › R.E.M. › Automatic for the people
R.E.M. › Automatic for the people
- 1992 • Warner bros. records 9362-45055-2 • 1 CD
cd • 12 titres
- 1Drive
- 2Try not to breathe
- 3The sidewinder sleeps tonite
- 4Everybody hurts
- 5New Orleans Instrumental n° 1
- 6Sweetness follows
- 7Monty got a raw deal
- 8Ignoreland
- 9Star me kitten
- 10Man on the moon
- 11Nightswimming
- 12Find the river
informations
Bearsville Studio, Bearsville, Etats-Unis, Criteria Recording Studios, Miami, Etats-Unis, 1992.
line up
Bill Berry, Peter Buck, Mike Mills, Michael Stipe, [et] Bertis Downs, Jefferson Holt. Lonnie Ottzen, Denise Berginson-Smith, Jody Taylor, Sou-Chun Su, Sandy Salzinger, Patti Gouvas (violons), Paul Murphy, Reid Harris, Heidi Nitchie (altos), Elizabeth Proctor Murphy, Kathleen Kee, Daniel Laufer (violoncelles), Deborah Workman (hautbois), George Hanson (direction). Knox Chandler (violoncelle sur "Monty got a raw deal" & "Sweetness follows"), Scott Litt (harmoniace & clavinette sur "Ignoreland").
Musiciens additionnels : John Paul Jones (arrangement des cordes sur "Drive", "Everybody hurts", "The sidewinder sleeps tonite" & "Nightswimming"), Lonnie Ottzen, Denise Berginson-Smith, Jody Taylor, Sou-Chun Su, Sandy Salzinger, Patti Gouvas (violons), Paul Murphy, Reid Harris, Heidi Nitchie (altos), Elizabeth Proctor Murphy, Kathleen Kee, Daniel Laufer (violoncelles), Deborah Workman (hautbois), George Hanson (direction). Knox Chandler (violoncelle sur "Monty got a raw deal" & "Sweetness follows"), Scott Litt (harmoniace & clavinette sur "Ignoreland").
chronique
R.E.M. est un groupe de folk-rock qui suit depuis plus de vingt ans un parcours quasiment sans fautes, depuis l'excellent "Murmur", leur premier album paru en 1983, jusqu'à "Up", leur dernier grand disque. Ce chemin s'est fait dans la discrétion, à force de travail. Les hommes de Michael Stipe finirent par croiser le succès, presque par accident, avec "Green", puis en France avec "Out of time", doté de quelques singles un peu plus accrocheurs que de coutume, mais qui se détachaient quand même du tout venant rock par leur caractère à la fois torturé et mélancolique, ou bien faussement naïf. Ils auraient pu saisir l'occasion d'engranger les dividendes de cette notoriété subite avec leur album suivant, mais la gloire ne leur monta pas à la tête et ils continuèrent avec ce disque, qui est à juste titre considéré comme leur grand oeuvre sombre : "Automatic for the people", pochette noire et plombée, ironie cinglante d'un titre qui reprend à son compte le slogan publicitaire d'une grande chaîne de fast-foods américaine. De fait, cette musique fait mal. "Everybody hurts", d'accord, mais tout de même. Les thèmes abordés sont emplis d'une solennelle gravité. La tristesse de la perte s'épanche librement. Le son de ce disque vous écrase sous une marée de guitares acoustiques, soutenues par des basses énormes et une cascade de cordes (arrangées par un certain John Paul Jones). La voix vient des profondeurs. L'humeur est au tragique, quoiqu' une certaine retenue soit de rigueur. Entendez par là que la noirceur de ce disque sait se conjuguer avec des mélodies qui tuent et des arrangements élégants, presque trompeurs. Pourtant, il suffit de se laisser conduire par le premier titre, "Drive", entrée en matière monumentale, terrifiante, un des meilleurs morceaux de rock dépressif que j'aie jamais écoutés. Ce truc met dans un tel état de choc que c'est ensuite avec une certaine hébétude que l'on poursuit l'écoute de l'album, qui ne s'avère pas tout à fait du même niveau, hélas. Si "Try not to breathe", "Everybody hurts", "Sweetness follows", réservent leur lot de spleen et de vague à l'âme, souvent en mode mineur, d'autres titres, bien que sournoisement piégés, se camouflent derrière une façade pop un peu trop enjouée à mon goût ("The sidewinder sleeps tonite", "Monty got a raw deal", "Man on the moon"). Toujours est-il que le bon vieux rock des familles ("Ignoreland") s'y mêle à une folk américaine plus traditionnelle dans un alliage qui reste du meilleur goût. Chacun trouvera ici ses favoris de R.E.M., qui ne seront pas forcément les mêmes que ceux du voisin, exception faite, je le répète, de ce "Drive" qui domine vraiment tout le reste. "Nightswimming", "Find the river"... autres moments superbes qui recèlent des trésors d'émotion et de mélancolie sous une apparence anodine. En certains endroits, la musique se fait carrément onirique, planante ("New Orleans Instrumental n° 1", le très beau "Star me kitten"), justifiant ainsi le nom du groupe, qui vient de l'expression "Rapid Eye Movement", désignant les mouvements de l'oeil d'une personne endormie dont le rêve commence...
dernières écoutes
Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Automatic for the people" en ce moment.
tags
- N&B (3450)
- Nineties (103)
- Anton Corbijn (30)
Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Automatic for the people".
notes
Note moyenne 26 votes
Connectez-vous ajouter une note sur "Automatic for the people".
commentaires
Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Automatic for the people".
- nowyouknow › Envoyez un message privé ànowyouknow
Bon j'ai remonté un peu le temps à partir de celui-là. Le précédent blockbuster Out Of Time, comme "Monster" dans un autre genre, n'a pas l'envergure de cet album mais il tourne bien : frais, léger, solaire... Pas sombre ou expérimental pour un sous mais on peut pas dire que ça soit formaté/calculé non plus car ça passe sans sourciller d'un morceau vaguement funky avec KRS One (!) à un hommage aux beach boys avec le bassiste au chant (par deux fois), plusieurs instrumentaux, du tube FM bien sûr... Positif et aéré, ça fait pas de mal.
Message édité le 05-03-2025 à 10:08 par nowyouknow
- Note donnée au disque :
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
"Ça fait chiance" ?
- nicola › Envoyez un message privé ànicola
Je place l’expression « faire sens » dans le même sac qu’« attachiant ».
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Je pencherais pour une invention d'un certaine presse "féminine" (pas du tout féministe... c'est pas pareil hein) pour "attachiant/e", voire directement d'une agence de marketing quelconque...
Sinon sur R.E.M., c'était plus pour dire qu'on était assez d'accord à leur sujet, mon com ! Pas con non-plus pour MC Solaar "le nouveau Prévert" vs le reste du rap "de barbares qui disent des gros mots", c'est vrai que la presse musicale/culturelle à l'époque jouait beaucoup cette carte là. Bon, dans le cas du rap c'était "encore pire" parce que contrairement au rock (pris dans un sens très large), le genre était encore à peu près unanimemement méprisé par ladite presse et une grande partie des "instances culturelles", même d'une bonne partie du "grand public", disons, qui rageaient de devoir faire avec le succès commercial du truc, qui commençait à monter en puissance. Solaar pour tout ce monde, ça a été l'occasion de dire du bien d'un rappeur tout en s'en servant pour "corriger" tous les autres, en mode "vous voyez c'est possible, c'est COMME ÇA qu'il faut faire !". (C'est marrant d'ailleurs, on parlait au propos d'autres gens du même genre de phénomène sur le discord, hier). Alors que bon, R.E.M.,pour revenir à eux, même si le succès du truc à partir de Green (aux États Unis) ou Out of Time (en France), la musique de ces mecs n'a jamais eu une gueule de "rupture avec le courant dominant"... C'était dans une certaine continuité d'un truc "rock indé/campus" qui s'intégrait lentement mais depuis longtemps dans un... Marché plus vaste, moins spécialisé, disons. Et sur la forme moins "radical" que ne pouvait le paraître par exemple Nirvana, oui ! (J'ai dit "paraître" et passé Bleach ça se discute, hein, on ne dégaine pas tout de suite ses 10.000 groupes "bien plus radicaux que ça", les kurtophobes).
- nowyouknow › Envoyez un message privé ànowyouknow
Non, non, j'aurais pas osé. Encore un mot inventé sur les réseaux sociaux ça non? Si je me lâche c'est justement parce que j'ai fini par bien les aimer nos amis. Honnêtes est le mot qui les caractérise je dirais, dans tous les sens du terme. Peut-être pour ça que c'était les dieux de Cobain : au départ je comprenais pas tant sa musique est plus viscérale mais avec son obsession d'intégrité ça fait sens...
Message édité le 15-02-2025 à 13:21 par nowyouknow
- Note donnée au disque :