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Bernard Parmegiani (1927-2013) › JazzEx
- 2004 • Fractal records 028 • 1 CD digipack
détail des votes
Membre | Note | Date |
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Trimalcion | samedi 26 novembre 2005 - 16:15 |
4 titres - 53:24 min
- 1/ JazzEx (16:54)
- 2/ Pop'eclectic (11:03)
- 3/ Du pop à l'âne (10:13)
- 4/ Et après (15:11)
informations
"JazzEx" : ORTF, Paris, France, mars-avril 1966. "Pop'eclectic" et "Du pop à l'âne" : 1969 (lieu non précisé). "Et après" : live au festival Manca de Grasse, France, 1996.
line up
Michel Portal, Bernard Vitet (trompette), Bernard Parmegiani (sons, samples, supervision sonore). "JazzEx" : Jean-Louis Chautemps (saxophone), Bernard Vitet (trompette), Charles Saudrais (batterie), Gilbert Rovère (contrebasse). "Et après" : Michel Portal (bandonéon).
chronique
- contemporain
Quand le free jazz le plus radical rencontre la musique contemporaine électro-acoustique la plus expérimentale, cela donne "JazzEx". Ainsi, le quartette de Jean-Louis Chautemps se laisse diriger par Parmegiani, qui assaisonne la session des quatre instrumentistes avec des sons regroupés sur la bande magnétique qui tourne en même temps qu'ils improvisent. Et cela produit ce qu'on attendait pour la rencontre de ces deux genres extrêmes : du bruit, et du bruit pas tellement carressant pour l'oreille, vous vous en doutez. Pourtant, malgré l'apparente cacophonie, l'invraisemblable téléscopage, qui submergent l'auditeur aux premières écoutes, on se prend bien vite au jeu. D'abord, cette improvisation (qui n'en est pas vraiment une) de plus d'un quart d'heure, ménage de nombreuses surprises, on est loin de tout bourrinage : chaque musicien essaie de tirer le meilleur parti de son instrument en terme de variété de timbres - grincements invraisemblables de l'archet sur la contrebasse, bruits incongrus d'une batterie frappée sur des parties non destinées à cet effet, couinements animaux du saxophone ténor, barrissements intempestifs à la trompette.... le tout dans une grande liberté rythmique. Ensuite, là où ça devient réellement intéressant, c'est que les sons de Parmegiani semblent émaner des instruments eux-mêmes, comme s'il y avait tantôt une espèce d'écho anormal, tantôt une sorte d'échantillonage et de restitution/déformation en direct... Les sons de Parmegiani sont comme l'excroissance de ceux du quartette ; je parlerais presque de fusion, tant le caractère homogène de la sonorité globale surprend. Cette pièce étonnante, créée au festival de Royan (qui était, à l'époque, à la musique contemporaine ce que Cannes est au cinéma) en 1966, est suivie d'autres tentatives plus ou moins abouties du compositeur français pour mêler l'électro-acoustique à d'autres styles. "Pop'eclectic" (1969) est une suite de pastiches de musiques de film ou de génériques TV, passées au broyeur et rythmées par des boucles entraînantes ou des sons qui surgissent sans crier gare (avions, cantatrice d'opéra, cordes). Dans la même optique (et peut-être pour égaler le succès commercial de la "Messe pour le temps présent" de Pierre Henry et Michel Colombier ?), "Du pop à l'âne" (1969) présente un patchwork un peu fou qui fait se superposer la musique du Sacre de Stravinsky, du Quatuor pour la fin du temps de Messiaen, ainsi que bien d'autres classiques que vous pourrez vous amuser à identifier ou non, des rythmiques africaines, du piano classique, de la pop (j'ai noté la basse de "You're lost little girl" des Doors, par exemple), et d'autres choses encore, qui ne font pas forcément bon ménage. Enfin, c'est Michel Portal qui s'y colle dans "Et après" (1973), où il joue du... bandonéon ! Comme pour "JazzEx", Parmegiani sculpte sur bande des sons de l'instrument métamorphosés, qui se mêlent à l'improvisation en direct. Une sacrée performance, captée en public, où le cauchemar d'un tango qui n'en finit jamais de démarrer change de nature au fur et à mesure que les sons extra-terrestres du compositeur viennent l'altérer. Et puis Portal lui-même tape du pied, souffle comme un boeuf, chante les parties qu'il joue, crie, jouit... Grand moment. Un disque loin d'être totalement satisfaisant, mais dont le caractère ludique et novateur (en particulier pour "JazzEx") mérite d'être connu.
note Publiée le samedi 26 novembre 2005
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- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
- Chanmé ce disque !! Entre pierre henry (symphonie pour un homme seul) et Yoshihide
- Slugbait › Envoyez un message privé àSlugbait
- AH, Parmegianni ! Je ne connais pas encore ce disque, mais ce mec déchire grave ! C'est un bon !