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Michel Redolfi (b. 1951) › Vox in vitro
- 2004 • Signature SIG 11025 • 1 CD digipack
6 titres - 47:15 min
- 1/ Le calligraphe (6:40)
- 2/ Une étoile cachée par sa propre lumière (8:43)
- 3/ Vox in vitro (9:14)
- 4/ Le saut périlleux (9:59)
- 5/ Les anges voyagent à la vitesse du silence (5:40)
- 6/ In somnis (6:55)
informations
Nice, automne 2000, et Radio-France, Paris, pour la version discographique finale, janvier 2004.
Opéra créé à l'abbaye Saint-Benigne de Dijon, le 24 novembre 2000. Edition digipack dotée d'une ouverture magnétique et d'un livret-poster.
line up
Thomas Bloch (glassharmonica et ondes Martenot), Michel Redolfi (réalisation sonore), Susan Belling (voix), Michael Lonsdale (récitation des poèmes), Frank Royon Le Mée (voix invitée).
chronique
C'est en faisant ce genre d'expérience que l'on ressent toute la magie de la musique concrète : lorsque le son d'une plume qui gratte le papier vous déchire le tympan, transperce tout votre être, et vous emporte ; ou bien lorsque les bip-bip d'un clavier téléphonique deviennent les prémices d'un rituel de transe où la voix d'un récitant vous chuchote au creux de l'oreille des secrets sur la musique des anges ; quand mille spectres s'approchent de vous : chuchotis, petites plaintes infra-humaines, notes tenues de sopranos, pépiements, ou chuintement d'un "chuuut" de longue durée qui, lorsqu'il cesse, voit le monde s'écrouler. Cette science de la proximité sonore, cette fluidité incroyable dans l'enchaînement des ambiances, cette cohérence... Michel Redolfi les tire sans aucun doute de son passé de compositeur de musiques subaquatiques. Oui, vous avez bien lu : des musiques faites pour être perçues sous l'eau, là où les sons se déplacent par des ondulations qui vous entourent d'une manière physique, palpable. Cette impression, Redolfi réussit à la procurer également "en plein air" : la sensualité enivrante de cette musique nous enserre comme un cocon, c'est assez ahurissant. Pour tout dire, "Vox in vitro" fut conçu pour être écouté au sein d'un dispositif sonore dans lequel les auditeurs, plongés dans le noir absolu, étaient menés jusqu'à leur place par des non-voyants. Incapables de percevoir les multiples sources du son (parfois des enceintes situées carrément entre les sièges), complètement aveugles, ils devaient laisser toute liberté à leur imagination, abandonnée aux sorcelleries électro-acoustiques. Cet "opéra noir" fut composé en hommage à la cantatrice franco-américaine Susan Belling, dont la voix servit encore peu de temps avant sa mort les expériences subaquatiques de Michel Redolfi. "Vox in vitro" lui laisse une place (par le biais d'échantillons collectés post mortem) d'abord discrète, puis de plus en plus large, à mesure qu'un environnement sonore de plus en plus éthéré lui fait place, et finit par se dissoudre en elle. On passe ainsi d'une dominante sépulcrale à une dominante cristalline, dans une progression en elle-même fascinante. D'autre part, ce cérémonial, qui s'apparente aussi à un requiem ultra-sensoriel, est scandé dans ses évolutions par la poésie de Homero Arridjis sur la thématique des anges (pour évoquer la cantatrice), à laquelle la voix de l'acteur Michael Lonsdale, mixée et filtrée pour résonner à l'intérieur de notre tympan, donne la couleur d'un rituel à la fois intime et sacralisé. "Au dernier étage d'un très haut édifice, deux anges dormaient. L'un rêvait qu'il veillait sur le sommeil de son compagnon ; l'autre, en songe, inventait des mondes sans le savoir." A écouter dans l'obscurité d'une nuit d'encre...
note Publiée le mercredi 23 novembre 2005
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- mangetout › Envoyez un message privé àmangetout
- Jacques Capelovici › Envoyez un message privé àJacques Capelovici
Les anges voyagent à la vitesse du silence…
- Note donnée au disque :
- boumbastik › Envoyez un message privé àboumbastik
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