Of The Wand And The Moon › Sonnenheim

Bon, de deux choses l'une : soit Kim Larsen a perdu la mémoire, soit il y a réincarnation anticipée. Le nouveau OTWATM est très bien, très beau, mélodies soignés et accrocheuses, climats variés (un peu de saveur traditionnelle notamment grâce à la présence d'Andreas Ritter de Forseti), très beau packaging. Où est le problème me direz-vous ? Nulle part finalement, sauf que le danois nous livre avec 'Sonnenheim' un album de Death In June de A à Z, comme s'il s'était chargé en lieu et place de Douglas P. de produire une suite tant attendue au dyptique 'But, what ends...' et 'Rose clouds of holocaust'. Tout y est, arpèges et riffs enlevés et clairs, chant grave (quasi-identique à celui de Douglas sur 'Nighttime in Sonnenheim', 'Here's an ode' et 'Winter solstice' !), ambiances martiales époque Douglas vs Albin Julius (l'excellent 'Camouflage') ou 'expérimentales' et presque cold-wave sur le superbe 'I shall feast', de même que le design de l'album (de la pochette gauffrée aux lettrages dorés en passant par le livret). 'Sonnenheim' ne peut être qu'un hommage appuyé et conceptualisé à l'oeuvre de Death In June, car quel intérêt autrement quand on a jusqu'ici prouvé sa filiation tout en démontrant des qualités propres ? Kim Larsen conserve justement ce qui fait le son d'OTWATM ('Wonderful wonderful sun', 'Hail hail hail II', téléphoné mais efficace) et révèle à travers ce clonage un talent qu'on lui connaissait déjà mais ici porté au paroxysme de l'imitation. Un album vraiment surprenant, beau et émouvant qui redonne paradoxalement un peu de vigueur au groupe après un 'Lucifer' en demi-teinte en osant transformer ce qui était une influence majeure et explicite en payant un tribut cousu de fil blanc mais absolument pas malhonnête. Ou alors je n'ai rien compris !