Horologium › The fire sermon

Voici un disque plutôt déroutant. Si Horologium peut être rattaché sans aucun problème à une musique industrielle tournée vers l'ambient, il faut avouer que ce 'The fire sermon' est on ne peut plus hétéroclite et surprenant. Difficile d'appréhender cet album dans ses détails, puisqu'à l'évidence (évidence qui s'impose au bout de la seconde écoute) il a été conçu comme un tout, les morceaux ne s'enchaînent pas mais s'avèrent insaisissables une fois isolés, sentiment qui s'accentue au fur et à mesure que l'on avance dans l'album. Inspiré autant par les structures minimalistes et néanmoins profondes du SPK de 'Zamia Lehmanni' ('Magic from the hyacinth garden') que par l'expérimentation et le collage sonore (Contrastate, Nurse With Wound dans une très très moindre mesure), Horologium nous perd dans un dédale d'atmosphères qui se développent suffisamment pour que l'on s'immerge en leur sein puis sans prévenir changent du tout au tout, notamment sur 'To Carthage' qui par ailleurs résume assez bien l'album, en mélangeant rythmique martiale, chants religieux et musique tzigane ! Un tour de force qui laisse malgré tout dubitatif : l'effet produit est inhabituel, ce qui confère à Horologium une personnalité certaine, mais on a parfois l'impression que ces changements s'opèrent dans un processus de juxtapositions de séquences sans liens réels ou du moins amenées de manière peu orthodoxe. On en conclue alors que 'The fire sermon' est certes une oeuvre unique, au propos mystérieux et par là-même attrayant. Un bon disque, qui bouscule l'approche du genre et ouvre toutes perspectives pour l'avenir d'Horologium. Face à ce genre d'album, on se dit que l'on ne peut qu'adhérer totalement ou au contraire être des plus réfractaires et pourtant il est impossible de trancher. Et c'est bien là la particularité de 'The fire sermon'. A vous de juger...