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Angleterre, 2005
Gary Brooker (orgue hammond, chœurs), Kate Bush (piano, claviers, chant), Paddy Bush (chœurs), Lol Creme (chœurs), Stuart Elliott (batterie), Peter Erskine (batterie), John Giblin (basse), Rolf Harris (didgeridoo), Michael Kamen (arrangements et direction des cordes), Danny Mcintosh (guitares), Del Palmer (basse), Eberhard Weber (basse), Michael Wood (chant), Richard Campbell (violon), Susanna Pell (violon), Bosco D'Oliveira (percussions), Robin Jeffrey (percussions), Steve Sanger (batterie), Chris Hall (accordéon), Eligio Quinteira (guitare renaissance)
Il y a des retours qu'on n'attend pas. Et d'autres qu'on n'attend plus. Le pitoyable "The Red Shoes" engendré on ne sait trop pour quelles raisons valables il y a plus d'une douzaine d'années sonnait comme la mise à mort de l'artiste alors que la femme allait, elle, donner vie. On pourrait disserter des heures sur l'utilité pratique d'un tel retour aujourd'hui, d'autant que le vide qu'elle a laissé derrière elle s'est depuis rempli tout seul de solides prétendantes qui ne manquent pas d'arguments à faire valoir. "Aerial", le nouveau Kate Bush, se paye le luxe suprême d'être double. Comme si ce vide affectif appelait à une preuve d'amour d'autant plus forte. Qu'on se rassure tout de suite, Kate abandonne l'idée du brassage de genres et de cultures qui avaient signés sa perte. Tout commence par "A Sea of Honey", titre générique du premier disque qui, comme au bon vieux temps de "Hounds of Love", se fait un devoir de nous proposer deux facettes bien distinctes. Rien de conceptuel ici, juste l'enchaînement élégant et... aérien de sept titres pour le moins introvertis qui renouent avec ses obsessions de toujours. "King of The Mountain" n'est pas le si mauvais single que l'on essaye de nous vendre. C'est même nettement mieux que "The Big Sky"... Et si l'ambiance générale invite au recueillement, le feutre de sa voix vient encore se loger dans le creux de nos oreilles avec cette retenue et cette émotion qui n'appartient qu'à elle. Mmmh, yes... Les pièces pour piano et voix, "Mrs.Bartolozzi" et "A Coral Room", possible suite à "This Woman's Work", s'inscrivent d'emblée comme les plus poignants. À signaler également, "Bertie", à l'ambiance très renaissance. Ailleurs, l'utilisation d'éléments clefs de son univers, à savoir chorales et percussions, certes rassurent mais le charme n'opère pas pour autant comme on l'aurait souhaité ("How to Be Invisible", "Joanni"). Quitter sur la pointe des pieds le premier disque était la meilleure manière pour se frayer un chemin jusqu'au second, "A Sky of Honey", qui, sans pour autant apporter de changements radicaux à la dynamique lascive de l'album, se présente à nous clairement comme la partie la plus ambitieuse du disque. L'ombre de "The Ninth Wave" plane tout de long, porté par des arrangements où sobriété et discretion sont les maîtres mots, rehaussés aussi par ce qui est à considérer sans doute comme une des dernières contributions du chef d'orchestre Michael Kamen. Les plages se succèdent sans heurts et mis à part "The Painter's Link", peut-être un peu plus faible, chacune des plages renferment en elles ce goût de mystère qui nous a toujours attiré. Le disque gagne même en intensité en toute fin avec le tir groupé "Somewhere in Between", "Nocturn" et la plage titulaire. Toutefois, ce n'est pas un album qui se laissera prendre facilement, et si certains peuvent émettre des réserves quant au manque de folie manifeste dont souffre le disque, le dernier Kate Bush - au propre comme au figuré ? - saura toucher le coeur des humbles. À l'image du dernier album de l'archange quinquagénaire, et peut-être plus encore, "Aerial" confirme que la sagesse vient avec l'âge.
note Publiée le vendredi 11 novembre 2005
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Les rééditions de ses albums m'ont donné envie de me replonger dans l'univers de Kate Bush et notamment les 2 derniers (dont celui-ci) que j'ai un peu négligé à leur sortie. Sinon, on trouve de belles raretés et inédits dans les coffrets récents (notamment un single de circonstance du début des 80's que je ne connaissais pas "December will be magic again").
50 words , le dernier , vaut vraiment la peine , dans une veine plus minimaliste et contemplative , philglassienne . Décidément , et ce n'est pas pour me vanter , mais les anciens tiennent drôlement bien le coup ( Leonard Cohen , Paul Simon , Springsteen , et bien sur , le gars bobby qui nous disait déja en 64 qu'il était " younger than yesterday "!)