Impaled › Death after life

J'en connais qui vont me chambrer. Oui j'ai du en souler quelques uns avec ce disque quand il est sorti, et oui j'en étais raide dingue... Mais le temps a ici été plus long pour me faire acquérir le recul nécessaire à la juste chronique de ce "Death after life". Le genre de disque qui, une fois bien englouti, ne propose plus rien, plus de saveur, plus de textures.. Rien. Et c'est bien çà le problème. Sans être non plus victime de cet effet "Super prod'" actuel, le disque ne tient pas la durée malgré toutes ses idées. Ne me dempandez pas pourquoi, je n'en sais rien. il repasse en fond là, et je m'éclate encore... Et pourtant, il ne reviendra pas (plutot un "The dead shall dead remain"). Il est vrai que pour certains, l'influence Carcass d'Impaled apparaîtra comme rédhibitoire. De mon côté, ça ne me choque pas plus que çà. Carcass est mort et enterré, avec tout l'héritage qu'il laisse, et impaled's ne vient pas pas piller sa tombe, mais se sert de ce qui a déjà été exploré pour en approfondir les recherches. C'est un peu ce qui se passe sur ce disque. Impaled's propose quelque chose d'assez original. Le groupe quitte le brutal death/gore d'auparavant pour se lancer dans une espèce de dark/death d'ambiance "clinique" ma foi fort bien réalisé. Nappes de claviers kitsch mais efficaces, interludes, leads sombres, riffs quasi black, histoire qui colle tous les morceaux ensemble... Le groupe a mis le paquet. Et franchement il faut bien avouer que c'est assez réussi. Mis de côté le morceau "Mondo medicale" très classique et assez inintéressant, chaque morceau dégage une ambiance typé "morgue des années 50" tout à fait prenante. Bon, après hein, c'est quand même du gros death... Mais made in impaled. C'est à dire un mix entre riffing thrash/death, des changements de rythmes opportuns, une conception des morceaux simple et directe, mettant l'accent en général sur la partie sombre du morceau, et plus globalement une approche simple et efficace du genre. Certains morceaux se montrent vraiment accrocheurs comme ce "Dead shall dead remain" à la rythmique carrément ska ! A l'écoute de l'ensemble de "Death after life", on est surpris, le sourire béant par ces mélodies accrocheuses et obscures, ces claviers énormes et toujours cette alternance de chants parfaitement maîtrisée. Alors pourquoi seulement 4 ? Et bien outre la durée de vie évoquée plus haut, je trouve que le son du disque ne colle pas du tout à l'ambiance que veut dégager l'album. Pas vraiment puissante, mais pas pour autant faible, le son manque de personnalité (un peu comme sur "Mondo medicale"), les blasts sonnent assez moches (assez fou quand on sait ce que faisait Raul Varela auparavant) et dans un autre domaine, les compos manquent de réelles surprises pour accrocher sur le long terme... Un gros soufflé donc. Ceci étant dit, je le répète, le disque vaut quand même le détour, ne serait-ce que pour cette ambiance particulière qui s'en dégage, ou ce trio final énorme "Medical waste/Dead alive/Coda morte" à la fois brutal, sombre et mélodique (il me semble d'ailleurs que certains riffs soient des clins d'oeils à d'anciens morceaux du groupe)... Voilà des gars qui savent composer un album. Un disque qui marque donc une nouvelle ère pour Impaled's, un premier pas dans un style qui je l'espère sera confirmé sur le prochain.