vendredi 16 avril 2021 | 199 visiteurs (dont 2 membres) connectés en ce moment
Vous êtes ici › Les groupes / artistes › S › Wayne Shorter › Adam's apple
Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, New Jersey, USA, 3 et 24 février 1966
Joe Chambers (batterie), Herbie Hancock (piano), Wayne Shorter (saxophone ténor), Reggie Workman (Reginald Workman) (contrebasse)
Il s'agit du pressage cartonné japonais à tirage limité
L'édition internationale propose un titre bonus, "The Collector" (6:55) portant la durée totale du disque à 48:28
"Adam's Apple" est noir et puissant. Un café corsé dont l'amertume vous innonde le palais. Ce ne sera donc pas du goût de tout le monde. Le saxophoniste retâte du ténor dans la formule plus cossue du quartette, épisode ponctuel mais ô combien fructueux puisqu'en l'espace de quelques mois il participera à trois sessions distinctes dans une configuration quasi identique dont seul, pourtant, ce "Adam's Apple" émergera officiellement. Parce que cette formule s'y prête à merveille, l'atmosphère générale se veut ici encore assez intimiste (le tétanisant "Teru") et, bien que les compositions soient bonnes, une espèce d'uniformité - oserais-je dire de monotonie dans le chef de certains ? - parcourt tout l'album. Elles n'ont pas la force de persuasion instantanée des petites merveilles que Shorter aligne maintenant sans efforts depuis un certains nombres d'années si bien que la resprise du standard "502 Blues (Drinkin' and Drivin')" est peut-être un des seuls moments de l'album à briller d'un éclat étranger. Rien de tout cela ne nous empêchera de savourer à leur juste valeur des instants de grâce où la rythmique de Joe Chambers s'emballe, comme sur "Chief Crazy Horse" par exemple, et en particulier sur "The Collector" dont la mémoire populaire se souvient peut-être grâce à l'adaptation que lui donnera Miles Davis sous l'appellation "Teo's Bag" sur l'anthologie "Circle in The Round". L'héritage Davisien - mais sommes nous sûrs que les historiens du jazz n'ont pas délibérement inversé les rôles ? - s'illustre également au travers du mythique "Footprints", à la ligne de basse légendaire, que l'ange noir avait popularisé quelques mois plus tôt sur le formidable "Miles Smiles", un des nombreux titres que Shorter lui apportera en guise de dot. "Adam's Apple" ne se donne pas pour mission d'inventer le fil à couper le beurre, c'est certain. Simplement, en bon artisan, Shorter remet la main à l'ouvrage et signe un nouvel album de haute volée, au parfum ambré. À explorer après avoir déjà effectué un petit tour du propriétaire.
note Publiée le jeudi 10 novembre 2005
Vous devez être connecté pour ajouter un tag sur "Adam's apple".
Note moyenne 3 votes
Vous devez être membre pour ajouter une note sur "Adam's apple".
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire sur "Adam's apple".