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Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, New Jersey, USA, 24 décembre 1964
Ron Carter (contrebasse), Herbie Hancock (piano), Freddie Hubbard, Elvin Jones (batterie), Wayne Shorter (saxophone ténor)
Il s'agit du pressage cartonné japonais à tirage limité
L'édition internationale propose une prise alternative du titre "Dance Cadaverous" (6:35) portant la durée totale du disque à 48:48
L'Asie et ses grands mystères n'ont pas encore fini de faire tourbilloner la tête des hommes. La mise en exergue de l'approche modale passe aussi par ce souvenir humide de contrées tellement vastes qu'elles ont mis du temps à révéler tous leur secrets. Les musiques asiatiques et indiennes, répondants à des préceptes et des canons différents que celles des gammes classiques majeures et mineures sur lesquelles reposent le socle même de toute notre culture, permettent aux solistes occidentaux qui le désirent d'emporter avec eux une part de cette brume épaisse qui a rehaussé pour la postérité des disques comme "Kind of Blue" ou "My Favorite Things". Changement dans la continuité, tel pourrait être le credo de ce "Speak No Evil" à la classe folle. Mis à part Elvin Jones qui rempile pour la troisième fois consécutive, le line up figurant ici précède de quelque mois "E.S.P.", l'album qui officialisera le nouveau quintette de Miles Davis. Un Miles dont le rôle est repris ici par l'indéboulonnable Freddie Hubbard, toujours dans les bons coups. Deux pierres angulaires du jazz modal en moins de six mois... Wayne Shorter est en train d'apposer son empreinte de manière durable sur la scène jazz de sa plume affûtée et toujours aussi curieuse de collisions harmoniques prodigieuses. Un sens de l'espace inné qui fait comprendre d'autant mieux pourquoi Davis a arrêté son choix sur cet homme pour effacer le souvenir envahissant du géant Trane. Mais "Speak No Evil" est plus qu'un tour de chauffe. L'oblique "Dance Cadaverous" s'impose comme la pièce la plus introvertie du lot, où le saxophoniste déborde à tâtons de son style si caractéristique pour caresser les rivages de l'avant-garde. Tous les autres titres sont emballants, "Witch Hunt", "Fee-Fi-Fo-Fum" et la plage titre, autant de classiques indémodables, bercés par ce lyrisme et cette fragrance enivrante qui n'appartient qu'à lui. "Infant Eyes", ballade douloureuse, et "Wild Flower", mélodie douce amère, referment ce nouveau chapitre du petit génie avec maestria.
note Publiée le jeudi 10 novembre 2005
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Parfait avec un robusto des familles.
à la première écoute de ce disque, je me suis dit "mais c'est à Shorter que doit revenir tout le succès du deuxième quintet de Miles Davis!", et puis au final ce disque m'ennuie, il y manque un je ne sais quoi, une luminosité, une évanescence, une incertitude......il y manque Miles!
je dois bien avouer que shorter que ce soit ici ou sur "juju" a un effet soporifique sur moi...je ne me l'explique pas vraiment. peut être son coté "propre sur lui mais un peu polisson quand même" qui comme le souligne coltranophile est caracteristique de cette phase de transition mais qui a tendance a me gonfler.
Je trouve que les chorus sont trop courts et les thèmes trop longuement exposés, bien qu'agréables.Dommage que Shorter ait doublé ses thèmes à l'entrée et à la sortie du morceau. Même sentiment pour Juju d'ailleurs.