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Ornette Coleman › New York is now !
informations
A&R Studios, New York City, USA, 29 avril - 7 mai 1968
line up
Ornette Coleman (saxophone alto, trompette), Jimmy Garrison (contrebasse), Elvin Jones (batterie), Dewey Redman (saxophone ténor)
chronique
- free jazz
Comme vous avez pu le découvrir à travers le compte rendu de "Love Call", les sessions Blue Note d'Ornette Coleman n'ont malheureusement jamais débouché sur quelque chose de concluant, voire de référentiel dans la carrière du bonhomme, en dépit ici de son affiche prestigieuse. "The Empty Foxhole" est une curiosité et les deux tomes du live au Golden Circle ont bien du mal à exister à l'ombre de ses antécédents. Extraites des mêmes sessions, les plages de "New York is Now !" répondent exactement aux mêmes critères qui s'appliquaient à son disque siamois, cependant, il faut garder à l'esprit qu'aucunes d'entre elles ne font office de chute. Ce n'est pas moins bien ; c'est à peu près la même chose. Pour exemple, "The Garden of Souls" remplit, à peu de choses près, la même fonction que "Airborne", sauf que l'intervention tardive de Dewey Redman ne parvient pas, cette fois-ci, à transcender le morceau. Le swing est soutenu, immuable, ("Round Trip") et parce qu'il semble peut-être trop rigide dans sa manière d'aborder l'idée de souplesse, les musiciens donnent souvent le sentiment de se croiser sans se rencontrer. En dépit de tout le bien que l'on peut légitimement penser des acteurs en présence, rien ici ne pourra rivaliser avec l'osmose quasi tactile qui donnait toute son aura à son précédent quartette. Peut-être la juxtaposition de deux saxophonistes annule-t-elle l'effet escompté, d'autant que rares sont les moments où nos deux hommes chantent à tue-tête ? Trop timide, pas assez abouti, et en définitive peu réfléchi, les sessions Blue Note auront pour effet de cristalliser toutes les errances et les hésitations qui auront mis Ornette Coleman à l'écart d'une décennie qui aurait voulu voir en lui son Messie. À cet instant, sa grammaire free jazz se pastiche ou se parodie sans le savoir, et ce ne sont pas les stridences gratuites de "We Now Interrupt for a Commercial" qui pourront inverser la tendance. On peut être un géant, ça ne l'empêche pas aussi de passer, de temps en temps, à côté de son sujet.
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- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Même si je ne suis pas d'accord avec le jugement porté sur les live au Golden Circle, la chro rend bien compte du sentiment que l'on a à l'écoute de cette tentative infructueuse d'association de la rythmique de Coltrane avec Ornette et son nouvel acolyte, Redman. Rien à faire, c'est d'une rigidité terrible, on sent tout ce petit monde soit emprunté, soit complètement hermétique,s'accrochant à leur habitudes chacun de leur coté, Garrison et Elvin d'un coté, Coleman ailleurs avec Redman qui le suit. Dans un genre où l'écoute et l'interactivité est l'élément moteur, ça ne peut qu'être frustrant. Quelques petits moments (rares) laissent penser que l'on va déboucher sur du sublime mais à chaque fois ça tombe dans le coitus interruptus. L'association Coleman/Redman montrera bien d'autres choses dans le futur (notamment le superbe "Crisis") mais ici rien ne leur permet de décoller.
- Note donnée au disque :