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Opeth › Ghost reveries
- 2005 • Roadrunner records RR 8123-2 • 1 CD
8 titres - 66:43 min
- 1/ Ghost of perdition
- 2/ The baying of the hounds
- 3/ Beneath the mire
- 4/ Atonement
- 5/ Reverie/harlequin forest
- 6/ Hours of wealth
- 7/ The grand conjuration
- 8/ Isolation years
informations
Enregistré aux Fascination Street Studios, Örebro, du 15 mars au 1er juin 2005. Produit par Opeth. Co-produit, enregistré et mixé par Jens Bogren et Opeth.
line up
Mikael Åkerfeldt (Vocaux, guitares, mellotron additionnels), Martin Lopez (batterie, percussions), Per Wiberg (mellotrons, orgues, grand piano, piano électrique), Martin Mendez (basses), Peter Lindgren (guitares)
chronique
Opeth... ou l'art de faire voler en éclat la notion d'œuvre définitive. Après " Still life ", déjà, on pouvait se poser la question d'un cinquième album... après " Blackwater park " on avait peine à croire qu'il était possible de pousser l'alchimie plus loin : l'ambition fut la réponse, et le fameux diptyque. Maintenant qu'Opeth a mis à plat sa maestria, présenté de manière quasi dogmatique sa science musicale en formalisant explicitement sa merveilleuse dualité, que peut-il bien sortir comme album, sinon la suite désormais dépourvue de tout suspens d'une œuvre dont il semble avoir tout défini ? " Ghost Reveries " n'échappe pas aux riffs typiquement Opethiens, à la fois sévères et labyrinthiques, lourds, qui après huit albums, et malgré une qualité de composition inébranlable, ont certes perdu de leur splendeur. Il n'échappe pas non plus à ces timings finalement prévisibles pour qui côtoie le groupe depuis quelques années... on sait que derrière cette masse de guitares noires qui nous tombe sur la tête nous attend une douceur acoustique, atmosphérique et triste, qui débouchera elle-même sur une relance rythmique appuyée par un thème logiquement imparable, magnifié par Lopez. Il faut le reconnaître : Opeth, le groupe aux sept merveilles, le monstre de metal, le colosse musical... on sait, maintenant, comment ça marche. Opeth a recruté un clavier ? Rien n'est plus inquiétant : les interventions de Wilson sur un " Damnation " ne suffiraient-elles pas? Le groupe a-t-il succombé au démon néfaste auquel il avait jusqu'ici résisté mieux que personne : la facilité ? Rien à faire, rien à redire : tous les pièges sont tendus aujourd'hui sur la route d'Opeth, toutes les épées de Damoclès pèsent au dessus de ceux dont la carrière discographique est si exemplaire qu'après sept albums, on ne peut attendre que la chute... pourtant elle ne vient pas. En douceur, comme à son habitude, sans à-coup, sûr de son fait, Opeth continue d'évoluer et d'être nécessaire, sans jamais se tromper, sans jamais bousculer les mélomanes ravis qui les suivent plus nombreux à chaque nouvel album. " Ghost reveries " est moins noir, moins étouffant, plus mélodique que jamais, aussi richement musical que merveilleusement atmosphérique. Oui, recruter un clavier fut une idée géniale : ses sons extraordinaires, mellotrons floconneux et piano en gouttelettes, orgues reverbérés, sont les meilleurs atouts d'une production par ailleurs impeccable, et légèrement trop sage. Avec une grande retenue, Per Wiberg réinvente les harmonies du groupe, transfigure ses ambiances, anoblit ses estampes à l'encre noire de chine. Il suffit d'écouter " Beneath the mire ", ou la pluie religieuse qui illumine " Atonement " pour mesurer l'ampleur des nouveaux territoires qu'Opeth vient conquérir : atmosphères de plus en plus subtiles, nouvelles couleurs, nouvelles émotions ; Opeth quitte la noirceur pour les routes ombragées de la nostalgie, du souvenir et de l'inquiétude. À l'aide de sa voix claire, Akerfeldt se fait le chantre d'une tristesse plus mélodique, plus composée et plus douce, toujours plus prenante. Nouvelles rythmiques, nouvelles rencontres, le groupe étend encore et toujours son vocabulaire musical jusqu'à être aujourd'hui aussi fondamentalement pop/folk que metal, tout en restant définitivement Opeth, et résolument puissant. Car c'est désormais autant en plein prog atmosphérique qu'en grandeurs saturées que la musique nous plonge, les gaillards révélant de nouvelles cartes maîtresses dans l'art de l'arrangement et de la suggestion... des rythmiques entraînantes aux rêves arabisants, Opeth impose sans heurt ses nouvelles influences sans perdre l'alchimie, offrant à nos oreilles une magie inédite. On peut regretter un léger essoufflement : " The grand conjuration " et son couplet cliché (dommage pour la texture fascinante des percussions de Lopez), mais surtout " Hours of wealth ", tentative intimiste un peu fadasse, n'étant pas au niveau du reste de l'album. On peut aussi, encore une fois, faire la fine bouche sur une production qui ne prend aucun risque... et sur les contours bien connus des riffs d'Akerfeldt. Ces défauts ne sont rien face au respect qu'impose cette nouvelle parution : malgré l'immense passé de ce groupe impérial, Opeth semble plein d'avenir.
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notes
Note moyenne 71 votes
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commentaires
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- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Et tu réécoutes une tentative.
- Aladdin_Sane › Envoyez un message privé àAladdin_Sane
Je retente une écoute
- stickgrozeil › Envoyez un message privé àstickgrozeil
Un solide 4,5 pour cet album, d'abord parce que les claviers apportent un petit plus vraiment intéressant, et puis parce qu'il y a quelques titres vraiment fameux (Baying of the Hounds, Harlequin Forest). Dommage qu'il y ait par contre plus de titres plus moyens qu'à l'accoutumée.
- Note donnée au disque :
- Kagoul › Envoyez un message privé àKagoul
je découvert le groupe avec cet album et j'a pris une sacré claque :-) et il reste mon préféré du groupe.
- Note donnée au disque :
- stankey › Envoyez un message privé àstankey
Même si il n'est pas le meilleur album du groupe, les reférences Death s'essoufflant un peu, Opeth, la machine à rêver développe suffisamment d'émotion de part son potentiel prog pour tenir encore la route. Une invitation au voyage de plus donc, à bord d'un vaisseau fantôme lâché au milieu des tempêtes. Et puis quelle pochette :)
- Note donnée au disque :