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été 1969
Certains aiment plus "Rubber soul", apogée de la british pop "classique" ; d'autres préfèrent l'éternelle jeunesse du révolutionnaire "Revolver" ; il y en a qui vouent un culte plus particulier au démesurément ambitieux "Sgt. Pepper", ou bien encore à l'encyclopédique "double-blanc". Enfin, certains n'hésitent pas à trouver qu'"Abbey Road", dernière gravure des Beatles (même si "Let it be" paraîtra après) est leur plus grand chef-d'oeuvre. Je serais bien incapable de donner raison à qui que ce soit (bien que ma petite préférence personnelle aille au White Album, peut-être uniquement parce que l'écoute en est deux fois plus longue !) "Abbey Road" fut pour moi le disque de la découverte (j'aurais commencé par la fin...) ; je ne l'écoute pas moins souvent que les autres ; c'est un disque sublime du début à la fin. Merde, les Beatles m'auront fait exploser mon quota de superlatifs et de 6/6. Tant pis ; objectivement, je ne pouvais pas faire autrement. Abbey Road, c'est le nom des studios londoniens d'EMI que les Beatles avaient fini par squatter à l'année. Depuis le début des seventies, une quantité impressionnante d'artistes célèbres y a enregistré. Pourtant, on continue d'associer ce nom en premier lieu au groupe de Liverpool, allez savoir pourquoi... Cette dernière livraison est l'œuvre la mieux produite du groupe, celle où il joue le mieux, celle aussi où les compositions sont les plus abouties formellement, les plus parfaites (même si là encore, celles du White Album...) Le son donne à un ensemble épars (épars surtout sur la face A, la face B étant "bricolée" par George Martin pour sonner comme une véritable suite orchestrale) une grande homogénéité : guitares slides moelleuses, batterie très matte et ronde, basse pneumatique, et même, outre les orchestrations de cuivres, de cordes, le mélange acoustique/électrique... auxquels nous sommes désormais habitués, un soupçon de mellotron ! (très discret heureusement...) Cette galette comporte un grand nombre de futurs standards de la pop, tous divinement arrangés et interprétés (même si les plus grandes innovations sont à présent derrière) : l'ironique "Come together", avec son fameux gimmick de basse et sa descente de toms, la ballade "Something", reprise tant de fois, Paulo qui gueule comme jamais sur "Oh ! Darling", l'hypnotique et sexuelle "I want you" et son riff heavy-rock lancinant à tomber par terre (extraordinaire réussite de Lennon), les méditerranéennes "Here comes the sun" et "Sun king", baignées par leurs mélodies d'une aveuglante clarté, la complainte extatique "Because", le théâtral "You never give me your money" (qui se réfère aux déboires financiers des Beatles avec la maison Apple) et ses trois plans à la seconde... La deuxième partie du disque, cette fameuse suite pop orchestrée et enchaînée avec toute la science de George Martin (secondé par McCartney) est moins satisfaisante du point de vue des compositions, mais elle préfigure à sa manière, par sa grandiloquence, sa verve et son aspect "symphonique", bien des aspects du rock progressif à venir. "The end" (ils le savent, tous les quatre, que c'est la fin) est évidemment un autre grand moment : un solo de batterie de Ringo, enfin ! Seize mesures seulement et pas de difficulté technique, d'accord, mais c'est efficace ! Et la mélodie angélique qui voit le rideau s'abaisser... En aparté, dernier pied-de-nez, une comptine de Paul seul à la guitare sèche, "Her majesty", pour se moquer gentiment de la Reine, et surtout pour finir sur une touche de modestie. Car en plus, ils étaient modestes... Ainsi s'achèvent les sixties.
note Publiée le dimanche 23 octobre 2005
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Alors je vois des gens qui ne mettent pas la note maximale pour celui-là... Surprenant, mais admettons... un truc à propos de goûts et de couleurs, j'sais plus trop...
Ils ont de beau morceaux de bravoure, the end sur le même album est bien cool, sinon pour voir leur aspect "timbré" y a revolution nine,ou a day in the life. mais on peut voir leur héritage, chez des disciples qui semblent assez éloigné des fois... https://www.youtube.com/watch?v=oTU... (la référence, ne laisse aucun doute)
Attends d'écouter Helter Skelter..
Je connaissais déjà la reprise de "I Want You" par Coroner, mais alors là jamais je n'aurais pensé que The Beatles (que je connais assez superficiellement) auraient pû sonner aussi lourd ! Excellent !
Marrant, j'ai découvert 'Electronic sound' la semaine passée...Ennuyeux mais assurément expérimental et inattendu, limite en avance sur son temps.