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Henry Threadgill › Rag, bush and all

  • 1990 • Novus 3052-2-N • 1 CD

4 titres - 38:30 min

  • 1/ Off The Rag (12:42)
  • 2/ The Devil is on the Loose and Dancin' with a Monkey (6:42)
  • 3/ Gift (5:47)
  • 4/ Sweet Holy Rag (13:19)

informations

Clinton Recording Studios, USA, décembre 1988

line up

Ted Daniels (trompette), Fred Hopkins (contrebasse), Reggie Nicholson (batterie, percussions), Henry Threadgill (saxophone alto, flûte), Bill Lowe (trombone), Diedre Murry (violoncelle), Newman Baker (batterie, percussions)

chronique

  • avant-garde

Les bras m'en tombent... Et je n'ai plus que mes yeux pour pleurer cette injustice qui voit Henry Threadgill relégué à jamais dans les corridors de l'oubli. Ce mec est un génie. Point barre. Allez lire mes autres chroniques à son sujet. Allez écouter ces disques. Louez-les si vous avez peur de perdre plus de 10 euros dans l'affaire. Achetez-les les yeux fermés si vous me faites ne serait-ce qu'un tout petit peu confiance. Et si vous êtes faûchés - vous n'êtes pas seuls - démmerdez-vous ; volez-les s'il le faut ! L'Art Ensemble of Chicago et Anthony Braxton sortent de l'AACM, tout comme lui, mais l'altoiste ne jouit pas de la même reconnaissance internationale. C'est injuste vous disais-je. Pourtant, cela ne m'empêche pas de considérer son oeuvre, très sincèrement, comme aussi importante que celle de Mingus lui-même. Il s'est d'ailleurs employé, dans sa seconde partie de carrière, à explorer les possibilités infinies qui s'offrent au compositeur confronté à de larges ensembles. Son style ne ressemble à aucun autre, une écriture qui se souvient de ses plus profondes racines (ragtime, blues) où les mondes se percutent pour toujours donner naissance à des collisions de genre inédits au goût d'étrange. Sur cette désormais rare publication datant de 1990, Henry Threadgill se retrouve à la tête d'un sextet avec, parmi les éléments les plus déstabilisants, un violoncelle et un trombone (les incroyables solii de "Off The Rag" et "The Devil is on the Loose and Dancin' with a Monkey"). La qualité cinématique de ses compositions n'est plus à prouver, tour à tour enjouées et sinistres, dignes des meilleures musiques de film. Que dis-je ? Bien meilleures ! Une kermesse funeste où derrière les nombreux masques arborant un large sourire l'on devine les mines déconfites d'êtres détruits, qu'une peine inconsolable déchire. "Gift" marque une pose solennelle avant de repartir au charbon avec "Sweet Holy Rag", autre blessure béante d'une vie meurtrie par une perception biaisée de la réalité qui la consumme de l'intérieur. Grand.

note       Publiée le mardi 11 octobre 2005

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    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile
    "et son association avec...."Fred Hopkins, son partenaire de longue date. C'est pas le signe avant-courueur d'Alzheimer?
    Note donnée au disque :       
    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile
    Ah, joie! Retrouver Threadgill ici: chapeau bas à notre chorniqueur que j'ai taillé si souvent récemment pour cause de dissensus musical. Soyons péremptoires: Henry Threadgill est, avec Muhal Richard Abrams, le meilleur compositeur-arrangeur affilié à l'AACM (bien plus qu'un Braxton quand celui-ci s'attaque à de larges ensembles, surtout dernièrement). Ce disque est l'un de ses plus aboutis, troisième sortie consécutive sur Novus (son tout premier disque en large ensemble "X-75" est sur Novus aussi et date de 79), qui venaient compléter trois disques sortis sur AboutTime, ce disque cloture la seconde partie de carrière de Threadgill et son association avec . La première était celle du génial trio AIR avec Fred Hopkins et Steve McCall. La suivante sera aussi consacrée largement au travail sur larges ensembles mais avec de tout autres partenaires et des instrumentations encore différentes et même plus inhabituelles. Mais jamais sa musique ne fut aussi pleine de beauté fragile qu'ici.
    Note donnée au disque :