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Clinton Recording Studios, USA, décembre 1988
Ted Daniels (trompette), Fred Hopkins (contrebasse), Reggie Nicholson (batterie, percussions), Henry Threadgill (saxophone alto, flûte), Bill Lowe (trombone), Diedre Murry (violoncelle), Newman Baker (batterie, percussions)
Les bras m'en tombent... Et je n'ai plus que mes yeux pour pleurer cette injustice qui voit Henry Threadgill relégué à jamais dans les corridors de l'oubli. Ce mec est un génie. Point barre. Allez lire mes autres chroniques à son sujet. Allez écouter ces disques. Louez-les si vous avez peur de perdre plus de 10 euros dans l'affaire. Achetez-les les yeux fermés si vous me faites ne serait-ce qu'un tout petit peu confiance. Et si vous êtes faûchés - vous n'êtes pas seuls - démmerdez-vous ; volez-les s'il le faut ! L'Art Ensemble of Chicago et Anthony Braxton sortent de l'AACM, tout comme lui, mais l'altoiste ne jouit pas de la même reconnaissance internationale. C'est injuste vous disais-je. Pourtant, cela ne m'empêche pas de considérer son oeuvre, très sincèrement, comme aussi importante que celle de Mingus lui-même. Il s'est d'ailleurs employé, dans sa seconde partie de carrière, à explorer les possibilités infinies qui s'offrent au compositeur confronté à de larges ensembles. Son style ne ressemble à aucun autre, une écriture qui se souvient de ses plus profondes racines (ragtime, blues) où les mondes se percutent pour toujours donner naissance à des collisions de genre inédits au goût d'étrange. Sur cette désormais rare publication datant de 1990, Henry Threadgill se retrouve à la tête d'un sextet avec, parmi les éléments les plus déstabilisants, un violoncelle et un trombone (les incroyables solii de "Off The Rag" et "The Devil is on the Loose and Dancin' with a Monkey"). La qualité cinématique de ses compositions n'est plus à prouver, tour à tour enjouées et sinistres, dignes des meilleures musiques de film. Que dis-je ? Bien meilleures ! Une kermesse funeste où derrière les nombreux masques arborant un large sourire l'on devine les mines déconfites d'êtres détruits, qu'une peine inconsolable déchire. "Gift" marque une pose solennelle avant de repartir au charbon avec "Sweet Holy Rag", autre blessure béante d'une vie meurtrie par une perception biaisée de la réalité qui la consumme de l'intérieur. Grand.
note Publiée le mardi 11 octobre 2005
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