Circus › Circus

Les quelques hurluberlus qui ont eu la chance d'écouter ce disque en sont arrivés là parce qu'ils auront au préalable succombé aux charmes de "Movin'On", le deuxième et dernier album studio du groupe suisse Circus. Et pour le trouver, ce premier disque, ce n'est pas une mince affaire, puisque, à ma connaissance, aucune version cd officielle n'existe à ce jour. À coeur vaillant nul n'est impossible, aussi ai-je bravé des cieux peu cléments pour vous en rapporter un exemplaire et vous traduire dans ma modeste prose ce qu'il y a lieu d'attendre de ce qu'il me paraît logique de considérer comme une véritable rareté. Alors, verdict ? Eh bien, Circus confirme une fois encore que Genesis a décidément été une grande source d'inspiration pour ses contemporains ; les arpèges de guitare qui embellissent le pont de "Stormsplinter" sortent tout droit de "Supper's Ready", et ceux de "Sundays" viennent de "Cinema Show". En général, je m'arrête à ce genre de détails pour faire mordre la poussière à des albums encensés par de prétendus spécialistes qui passent continuellement à côté d'évidences pourtant grosses comme une maison (cfr Atlas et son fameux "Bla Vardag"). Mais, contrairement à ce dont certains m'accusent, pointer du doigt ces parallèles troublants ne me rendent pas pour autant insensible au ressenti véhiculé par la musique. Encore faut-il qu'il y en ait un... Ce n'était pas le cas pour Atlas, ne vous en déplaise. Mais pour Circus, s'il a du mal à se détacher de son modèle, il prouve toutefois qu'il ne tient pas à se limiter à ces quelques attributs sommaires. Saxophone et vibraphone viennent en effet ouvrir la palette des couleurs déjà largement dominée par la flûte et les guitares douze cordes. En l'absence de claviers, Circus parvient tout de même à créer des atmosphères tendues la plupart du temps. C'est sur la deuxième face de leur album éponyme, avec des titres comme "Dawntalk" ou "Room for Sale", que Circus fait valoir sa différence. Une première ébauche, entre introspection et douce démence.