Radiohead › Com lag (2plus2isfive)

Depuis "The Bends", Radiohead a pris la fâcheuse habitude de faire suivre ses publications officielles majeures de quelques EP à même d'étancher davantage la soif toujours plus inextinguible de ses admirateurs les plus fidèles. Inutile de faire un portrait peu réjouissant du dernier venu, intitulé "Com Lag", destiné exclusivement au marché japonais mais quand même vendu par tonnes partout ailleurs à un prix prohibitif sous prétexte d'une exclusivité qui se paye et d'une importation coûteuse, puisqu'il a déjà, je pense, trouvé sa place dans les armoires à CD de nombreux d'entre nous. 35 minutes de musique, dix titres, et un packaging à l'habillage généreux tout de même, peuvent ils suffire à combler nos attentes ? Ce nouvel EP propose deux titres en concert, "2+2=5" du dernier "Hail to the Thief" et "Fog", inédit de l'époque "Amnesiac". Peut-être est-il temps pour le groupe de sortir un album live digne de ce nom ? En tout cas, ces deux titres en font envie. Le live suivra peut-être après leur prochain studio. "Com Lag" s'enrichit de deux remix, "Myxomatosis" revu mais à corriger par Cristian Vogel, et "Scatterbrain" par le toujours délicieux Kieren Hebden (Four Tet). Vient encore une prise alternative de "I Will", genre rengaine jazzoteuse. Et enfin, tous les inédits de leur session californienne. Mis à part "Gagging Order", ballade pour guitare acoustique, et "I Am a Wicked Child" qui sonne presque comme du Pearl Jam, le très berlinois "Paperbag Writer" (Beatles quelqu'un ?), "I Am Citizen Insane" et "Where Bluebirds Fly" viennent asseoir l'orientation fondamentalement électro dans laquelle le groupe s'est désormais engagé. Néanmoins, si elles sont intéressantes à écouter, aucune de ces chansons ne possède vraiment la force de persuasion de "Kid A". C'est bien de montrer qu'on sait tout faire, mais "Com Lag" peut difficilement s'apprécier comme un tout. On y retournera pour entendre l'un ou l'autre titre au vol. Mais les écouter les uns à la suite des autres trahit le manque de cohérence du présent EP.