Envy › All the footprints you've ever left and the fear expecting ahead

Avec toujours une guerre de retard, les japonais ont emboîté le pas au post rock, on l'a vu dernièrement avec Mono. Envy est un autre de ces groupes nippons à vouloir faire du bruit, même s'il ne jouit pas des mêmes appuis. Enfin, être signé sur Rock Action, ça veut quand même dire qu'on a l'aval de Mogwai, et ce n'est pas négligeable, même si les écossais perdent leur temps aujourd'hui à se chercher un second souffle. Le trouveront-ils grâce à Envy ? "All the Footprints You've Ever Left and The Fear Expecting Ahead" a beau avoir été enregistré en 2001, ce n'est qu'en mars 2004 que je découvre l'album publié grâce aux bons soins des pères fondateurs du post rock made in England. En fait, je ne vois pas très bien ce qu'il y a de post rock dans cette heure de musique sauvage, si ce n'est quelques résidus d'arpèges de guitare faussement mélancoliques perdus au milieu de quelques titres, juste là pour suspendre l'instant avant de reprendre de plus belle dans la fureur la plus totale. "Zero" ouvre les hostilités sur la pointe des pieds, même si des guitares disto et vicelardes déchirent déjà le ciel. À ce moment précis, cette courte plage instrumentale nous fait effectivement penser à un disque rock alternatif somme toute classique. Et on s'installe confortablement dans son fauteuil en attendant la suite. Et quand déboule "Farewell to Worlds", c'est en fait le monde alentours et notre conviction la plus profonde qui s'écroulent. Tetsu gueule comme un damné en noyant son micro sous un hectolitre de postillons pendant que derrière ça s'agite comme des possédés, ça se bouscule, véritable festival de spasmophiles incurables. Envy post rock ? Hardcore oui ! Ou alors post rock à la façon d'un Neurosis post "Times of Grace". Enragés comme Converge, mais hélas aussi trop inspirés par la scène screamo/emocore des p'tits jeunes en manque d'adrénaline, déforçant souvent leurs titres uppercuts en y injectant des mélodies poussives qui font un peu tâche dans ce paysage post-apocalyptique désolé.