"Things Viral", "c'est le son du coma, le plus long coma de tous les temps. Ce coma, c'est un peu comme si c'était mon meilleur ami qui y était, comme si chaque jour j'allais à l'hôpital pour essayer de le réveiller, en lui passant des vieux disques, en lui racontant de vieilles histoires, ou trouver une bonne raison de sortir du noir. Mais c'est pas mon ami qui est dans le coma, c'est moi. Je ne suis pas à l'hôpital mais bien chez moi, à écouter les même vieux disques, en me racontant toujours la même vieille histoire". Et laisser couler "Things Viral", de manière à croire que tant qu'on souffre on sait qu'on n'est pas mort, et que ce c'qui fait plaisir, ne fait jamais de mal. "Things Viral", c'est un peu comme si mon cœur s'était arrêté de battre mais que mes yeux étaient encore ouverts, dans la tombe. Sentir les murs se rapprocher, le plafond t'appuyer sur la poitrine, mais pas assez pour mourir. Se sentir prisonnier, et hurler, hurler de toutes nos forces. Attendre une note, la plus longue note de tout les temps, la plus longue attente. Comme si Khanate avait décidé de faire durer le supplice, de ralentir les tortures du premier album pour avoir le temps de cautériser les plaies. De nous laisser suffisamment dans le silence pour qu'on ait envie de recommencer. D'espacer les déflagrations, pour laisser filer notre imagination. De se voir avec un chat qu'on brûle en l'égorgeant, des cymbales qui nous explosent les rotules par ondes de choc, des infra-sons qui te compressent le cerveau et te font claquer des dents. Le son de la lenteur la plus ultime qui soit, de la psychose la plus dangereuse qui soit, du sadisme le plus expressif et hurlé qui soit.