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Labradford › E luxo so

6 titres - 39:04 min

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informations

Sound of Music, Richmond, Virginie, USA, 1999

line up

Chris Johnson (violon), Craig Markva (violon), Jamie Evans (violon), Jonathan Morken (violon), Peter Neff (dulcimer), Robert Donne (basse), Mark Nelson (voix, guitare), Carter Brown (claviers)

chronique

  • post rock

Labradford nous a habitué depuis des lustres a ses suites de plans larges où presque rien ne se meut. Une impression, un instant volé que l'on observe de loin, par peur de troubler la tranquilité qui s'en dégage. La caméra reste fixe, imperturbable, solidement arrimée à son pied. Aucun battement de paupières n'est permi. Tout au long de l'exposé musical, immuable lui aussi, seules les images peuvent changer, mais c'est le montage qui viendra à chaque fois apporter ce nouveau point de vue. Peu de notes, des percussions discrètes, et un piano électrique aux notes choisies avec parcimonie - pourtant jamais crédité ! - qui devient presque l'unique voix du groupe ; le changement s'est fait sur la pointe des pieds, sans heurts mais en profondeur. La guitare garde toujours une place prépondérante mais aligne son jeu sur celui des claviers, en lui ôtant toute connotation possible ; une même succession de notes dont l'infinie pureté traduit avant tout une quête de sens. Enfermé dans cette timidité maladive qui passe presque pour de l'autisme, le groupe de Mark Nelson fait sur son nouvel album un pas de plus dans notre direction en humanisant davantage sa musique alors que le chant l'a à présent définitivement déserté ("V" était la seule exception sur leur précédente livraison, "Mi Media Naranja"). De par le choix nouveau de son instrumentation, Labradford s'amuse à jouer sur la corde sensible là où autrefois le groupe de Richmond ne faisait que suggérer les choses. Avec piano et violons à l'avant plan, "E Luxo So" prend désormais des airs de Rachel's en commité réduit, de A Silver Mt.Zion qui écoute enfin ce qu'il joue ou de Talk Talk période "Spirit of Eden" en pleine répétition... Au final, leur cinquième album ressemble peut-être à ce qu'ils ont écrit de plus introverti. "E Luxo So" n'est peut-être pas la plus déterminante de leurs réalisations, mais elle possède, comme toutes les autres, ce même pouvoir de fascination.

note       Publiée le samedi 10 septembre 2005

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    mangetout Envoyez un message privé àmangetout
    Petite merveille intimiste, ce disque génère une musique feutrée et soyeuse à l'atmosphère de pénombre que seuls de minces rayons de lumières filtrées viennent cerner les contours, comme le dit si bien Proggy on est presque de trop à son écoute, comme si notre présence venait troubler la tableau qui s'y déroule, un peu à la manière de l'album solo de Mark Hollis, une musique suspendue sur elle-même, dont le rapport au temps semble se distendre à la limite de la rupture et de l'évanouissement...