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King Crimson › Islands

cd • 6 titres • 43:55 min

  • 1Formentera Lady10:18
  • 2Sailor's Tale7:29
  • 3The Letters4:29
  • 4Ladies of The Road5:34
  • 5Prelude Song of The Gulls4:14
  • 6Islands11:51

informations

Command studio, Londres, Angleterre, 1971

Troisième réédition pour King Crimson, cette fois en HDCD et sous pochette carton (miniature vinyle) en tirage limité

line up

Boz Burrell (chant), Mark Charig (cornet à piston), Mel Collins (flûte, saxophone), Robert Fripp (guitare, mellotron), Harry Miller (basse), Peter Sinfield (parolier), Keith Tippett (piano), Ian Wallace (batterie), Robin Miller (hautbois), Paulina Lucas (soprano)

chronique

"Islands", c'est la dernière ligne droite avant le split inéluctable. Fripp, jusqu'alors partageant la destinée du groupe avec le parolier attitré Pete Sinfield, se retrouve à présent aux commandes d'un navire au bord du gouffre. Le mariage est consommé d'avec son ex-associé, et les musiciens qu'il a réunis autour de lui, venant du blues, font désormais front commun contre lui. C'est à l'arraché et dans ces circonstances particulières que l'album voit le jour, stigmatisant ses moments de tensions extrêmes ("Sailor's Tale") et l'espoir d'un lendemain meilleur ("Islands"). De manière générale, les parties de guitare de Robert Fripp sont plus incisives que jamais ; il ne s'agit plus vraiment de solo vertigineux à la "21st Century Schizoid Man" ou de tricotage épouvantable comme il va bientôt s'apprêter à le faire dans la prochaine incarnation du groupe, non, ici, c'est du vice à l'état pur. Il y a un acharnement et une rage toute contenue dans les accords plaqués de "Sailor's Tale", mais il y a aussi une volonté de faire mal, de laisser des blessures à vif, fruits d'autant de coups de poignards plantés en plein cœur (la guitare distante mais à vous arracher la peau de "The Letters"). Album plutôt introverti, s'essayant avec délice à la musique de chambre ("Song of the Gulls" et la poignante plage titre en clôture avec son chorus de trompette solennel à vous tirer les larmes), "Islands" fait le choix d'exhiber ses plaies plutôt que de les camoufler derrière un rouleau interminable de bandages et autres pansements multicolores, représenté on ne peut mieux par l'esbroufe de "Lizard". "Islands" est vrai. Et c'est précisément ce qui dérange. Décousu pour certains (en raison du blues "Ladies of the Road", illustrant pourtant à merveille toute l'intensité que cette formation pouvait dégager sur scène), ce quatrième album d'un King Crimson, devenu bien chaotique, demeure une des plaques les plus passionnantes et mésestimées de toute leur carrière.

note       Publiée le jeudi 6 décembre 2001

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Note moyenne        52 votes

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Il avait un peu pris la poussière mais je m'aperçois que pas tant que ça. De la période pré-Lark's à Red, c'est celui que j'écoute le plus, finalement. Les autres, je les ai un peu délaissés. Il allie la délicatesse à des moments d'exploration de sombres recoins que la suite allait défricher plus encore.

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Replongeons-nous un instant dans cette musique raffinée qui ne manque pas d'attraits

Message édité le 10-01-2024 à 21:13 par Aladdin_Sane

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boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

C'est celui qui m'a laissé le moins de souvenir/impression. Voilà une belle occasion de le dépoussiérer.

SEN Envoyez un message privé àSEN

J'ai vraiment du mal à me replonger dans le rock progressif mais Crimson c'est vraiment à part et cet album me fait particulièrement vibrer... Peut être mon préféré du groupe d'ailleurs !

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(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Un peu comme Radiohead qui rejoue Creep quoi (enfin c'est surtout se réappropier ce que des milliers de tâcherons et de candidats à la Nouvelle Voice à travers le monde ont transformé en vieille scie dégueulasse)... Avec la maturité, vient le temps de se réconcilier avec soi-même. Je le découvre en ce moment, y a quand même une raison pour laquelle King Crimson est toujours considéré comme au-dessus du lot même par ceux qui ne supportent pas le mot "prog".