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Non › God & beast

cd • 9 titres

  • 1God & Beast3:47
  • 2Between Venus & Mars7:04
  • 3Millstones2:13
  • 4The Coming Forth2:58
  • 5The Law5:19
  • 6Lucifer, the Morning Star3:32
  • 7Out Out Out3:30
  • 8Phoenix2:37
  • 9Total War6:10

informations

Worldwide International Studios, Angleterre, 1996

line up

Rose Mcdowall (voix), Douglas Pearce (voix, chimes, e-bow), Boyd Rice (voix, instrumentation), Dave Simmons (claviers)

chronique

  • noise

Si vous pensez un seul instant que c'est mon intérêt pour la cause progressive qui m'a poussé à tenter l'aventure Boyd Rice pour essayer de trouver une réponse à Yes, la réponse est non. Et répondre non dans le cas présent est problématique. Parce que, j'ai beau faire le mariole avec mes jeux de mots à deux balles, faut avouer une chose : "God & Beast" ne prête pas à rire. Ce sera peut-être même de l'ordre du sacrilège pour les admirateurs que de me voir me livrer ainsi à pareil enfantillage parce que je crains que ni Boyd Rice, ni ceux qui le suivent, puissent faire preuve d'humour. En tout cas, il faut en être dépourvu pour pouvoir mettre en musique un tel programme. Un disque tel que celui-ci appele deux types d'écoutes : une détachée, et alors l'édifice s'écroule sur lui-même par tant de sérieux et de caricature. Une autre plus impliquée, où l'on prend part au jeu et... C'est alors que les lumières commencent à faiblir en intensité. L'obscurité vous recouvre, vous oppresse, malgré l'immensité du néant qui désormais vous fait face. On ne sait plus très bien où on met les pieds, si c'est un corridor humide ou une forêt hantée, mais les voix d'un millier de fantômes continuent à vous accompagner seulement perturbés par les remous d'un vent violent ou le bruit de ces machines infernales au loin qui broyent, découpent et dépecent Dieu sait quoi. Dieu ? Ça fait longtemps qu'il n'est plus de ce monde. Avec "God & Beast", Boyd Rice veut célébrer la profonde dualité dont l'être humain n'est jamais parvenu à se dépêtrer : sa part de divin et sa part bestiale. Une longue procession indus dont l'aspect le plus martial et haineux, après avoir craché sur nos lois, ne pouvait que nous conduire vers le bien nommé "Total War" (que Rice reprend ici, tout comme "Out Out Out"), marche militaire aux bruits de bottes suggestifs. Si un rejet si viscéral de la société humaine a de quoi séduire les esprits les plus contestataires, il faut tout de même rappeler que la misanthropie ne mène pas nécessairement au nazisme. Aussi me verrez vous dans l'impossibilité de cautionner de telles idéologies même si l'impact musical est, lui, incontestable.

note       Publiée le jeudi 25 août 2005

chronique

  • indus noise

'God & beast' représente un paroxysme particulièrement jouissif pour Boyd Rice au regard de toute sa carrière. S'il avait déjà par le passé prouvé qu'il n'était pas le dernier à atteindre des sommets en matière d'agression et de brouillage de pistes (notamment avec le spoken-word expérimental 'Might is right'), il confirme ici que rien ne saurait le faire dériver. Condensé viscéral de haine, de rage et de cynisme typique du personnage, cet album est tout sauf reposant. La subtilité n'est certes pas de mise, Rice met en jeu la dualité humaine comme support de son discours darwinien, et même s'il avoue son admiration pour l'oeuvre de Jung, il faut admettre ici que l'influence est dirigée et digérée en un amalgame pulsionnel et libre de tout lien. L'extraordinaire 'Between Venus and Mars' résume à lui seul la flamme qui anime l'album, voix guerrière façon 'Total war' (que l'on retrouve en fin dans une nouvelle version apocalyptique), boucles noise et percussions tribales. Les contrastes ne sont pas en restes et la voix céleste de Rose McDowall envoûte tel le chant des sirènes sur 'Lucifer, the Morning Star' avec pour seul accompagnement une fréquence hyper aïgue, Douglas P. se fend de quelques leitmotives sur un fond très minimal de nappes et de jeux de tubes metalliques sur 'Millstones'. L'intensité atteint un degré supplémentaire avec 'The law', lobotomie assurée avec sa séquence rythmique syncopée et répétitive laissant toute latitude pour la voix monocorde de Rice. Comme un clin d'oeil au passé, 'Out out out' (à l'origine sur le ep 'Rise' sorti en 1982) est repris ici, uniquement constitué d'un jeu de delays sur la voix et d'une boucle unique et très sèche. Les morceaux s'enchaînent tous sans temps morts, la tension retombant rarement tout au plus pour mieux accéder à un degré supplémentaire. Deux courtes pièces font suite au 'Total war' final, l'une étant un texte récité et l'autre un instrumental. Intense, ultime et sans concession, 'God & beast' est une oeuvre incontournable de l'industriel, à l'image de ce qui est l'essence même de cette musique, violente, impulsive et sans limites.

note       Publiée le dimanche 28 août 2005

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Note moyenne        26 votes

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Très bon mais fort malsain . Je veux indiquer aussi que sur mon édition la dernière plage court sur 30 mins 49. Long silence, puis un cri, long silence, puis un chuchotis sibyllin, long silence, puis plage bruitiste répétitive. A bon entendeur .

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p2h Envoyez un message privé àp2h

définitivement celui que je fais le moins tourner de tte sa discographie, je trouve qu'on se lasse très vite de cette ambiance trop propre. La seule piste que je continue à jouer de tps en tps c'est la ghost track après total war, le reste n'est finalement pas si génial...

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allobroge Envoyez un message privé àallobroge

Quel talent dans l'art du bruit le Boyd Rice ici au sommet de sa forme ( le dernier est superbe aussi ) .

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novy_9 Envoyez un message privé ànovy_9

Eros & Thanatos m'a toujours refroidi mais intéressé .. à lire un très bon livre sur le sujet, un roman génial, "le nécrophile" de Gabrielle Wittkop, livre qui a sûrement inspiré Mr Fichot, qui en a mit un extrait dans "Archives et Ducuments".

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Cette pochette m'a toujours refroidi

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