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Béla Bartók (1881-1945) › Musique pour cordes, percussion et celesta

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GinSoakedBoy      samedi 4 avril 2015 - 12:45
Moonloop      vendredi 24 août 2012 - 16:20
MaxwellsDemon      samedi 11 août 2012 - 16:57
Pat Bateman      vendredi 20 mai 2011 - 20:16
HiM      jeudi 3 février 2011 - 14:35
Bashert      lundi 16 avril 2007 - 18:00
julayss      jeudi 23 novembre 2006 - 20:45
empreznor      samedi 27 mai 2006 - 02:23
Arno      mercredi 30 novembre 2005 - 23:31
mroctobre      lundi 31 octobre 2005 - 11:10
Hymnos      jeudi 25 août 2005 - 21:58
Sheer-khan      jeudi 25 août 2005 - 01:43
Trimalcion      jeudi 25 août 2005 - 01:37
Ultimex      jeudi 12 mai 2022 - 14:56

14 titres - 76:21 min

  • 1 à 5/ CONCERTO POUR ORCHESTRE
  • MUSIQUE POUR CORDES, PERCUSSION ET CELESTA
  • 6/ Andante tranquillo (7:03)
  • 7/ Allegro (6:59)
  • 8/ Adagio (7:00)
  • 9/ Allegro molto (6:42)
  • 10 à 14/ TABLEAUX HONGROIS

informations

Orchestra Hall, Chicago, Etats-Unis, les 28 et 29 décembre 1958.

Ce disque contient, outre la "Musique pour cordes, percussion et celesta" , le "Concerto pour orchestre" (chroniqué par ailleurs) ainsi que des "Tableaux hongrois", non chroniqués ici. Là encore, la version de Reiner se distingue par son urgence et par la perfection de sa mise en place. Pour les versions alternatives : mêmes remarques que pour le "Concerto pour orchestre".

line up

Orchestre symphonique de Chicago, Fritz Reiner (direction).

chronique

  • moderne/musique symphonique

Derrière ce titre sec et objectif se cache un authentique chef-d'oeuvre sombre et expérimental de Bela Bartok, composé en 1936, durant une période noire et tourmentée de l'histoire européenne : triomphe de l'Allemagne nazie avec l'organisation des Jeux olympiques de Berlin, invasion de l'Ethiopie par l'Italie fasciste de Mussolini, début de la guerre civile en Espagne qui aboutira à l'avènement de la dictature de Franco, terreur en URSS, grands procès et purges staliniennes... Bartok, grand humaniste, n'a pas précisément l'esprit à la fête. Désespéré, malade, il se prépare à un exil douloureux mais qu'il juge inévitable. C'est dans ce contexte qu'il faut replacer la "Musique pour cordes, percussion et celesta" (titre de travail provisoire qui devint finalement définitif), commandée par le célèbre mécène Paul Sacher et créée sous sa direction en janvier 1937. Comment décrire cette musique aux couleurs si sombres ? il en sourd l'horreur absolue, mais elle ne la fait jamais éclater ; elle la contient. Elle a la puissance germinative du mal, mais elle refuse de s'épanouir. De ce fait, elle étouffe l'auditeur, elle l'asphyxie littéralement. Ses progressions dramatiques ne sont jamais théâtrales : elles nous enserrent simplement dans des circonvolutions et des ondulations serpentines et vénéneuses, tantôt lentes, tantôt rapides, et nous maintiennent prisonniers. La menace est là, omniprésente, mais souterraine. Et Bartok s'est peut-être remémoré cet adage du joueur d'échecs : "La menace est toujours plus forte que son exécution". Ainsi, jamais exécutée, elle n'en devient que plus insoutenable. Tous les procédés mis en oeuvre (totalement novateurs à l'époque), travaillent à la faire planer : glissandi diaboliques, trémolos inquiétants qui vont en se gonflant, percussions soulignant les passages les plus dramatiques, pizzicati claquants sur la touche, dissonances mystérieuses et perfides... Même le dernier mouvement, qui débute de manière presque festive, camoufle des harmonies viles, distillant l'angoisse, et dévoile bientôt une face autrement hideuse. Sans la décrire vraiment, cette musique visionnaire prélude à la barbarie ; elle retient le coeur prisonnier jusqu'à en donner la nausée. Un chef-d'oeuvre, donc, dont les répercussions dans l'histore de la musique (et dans l'Histoire tout court) ne cesseront jamais de se faire entendre.

note       Publiée le jeudi 25 août 2005

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    Pat Bateman Envoyez un message privé àPat Bateman

    Fantastiquement sombre et inquiétant.

    Note donnée au disque :       
    HiM Envoyez un message privé àHiM

    Chef d'oeuvre évidemment, il y aurait beaucoup à dire, sur le traitement du thématisme bien sûr, et sur la beauté formelle de la fugue du premier mouvement (parcours extensif du cycle des quintes, symétrie du thème, proportions divines, etc.). J'aime beaucoup la version Reiner décrite ici, mais ma préférence va à la version 73 de Karajan (que j'ai mis un temps fou a identifier, merci les mp3), qui cristallise parfaitement la tension tragique de ce drame sans parole sans en faire une série d'"effets". C'est la version choisie par Kubrick dans The Shining apparemment.

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    Arno Envoyez un message privé àArno
    Au contraire du concerto pour orchestre, il n'y pas une once de lumière là-dedans...
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    Sheer-khan Envoyez un message privé àSheer-khan
    avatar
    Non mais, je plaisantais Trimalcion, y a pas de problème!
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    Hymnos Envoyez un message privé àHymnos
    Yes, grande compo., grande interprétation : un disque incontournable.
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