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Nekropsi › Mi Kubbesi

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Progmonster      jeudi 16 mai 2002 - 16:21

cd • 16 titres • 72:52 min

  • 1Crying Game2:46
  • 2Fok4:46
  • 3Efsane6:32
  • 4Çarşı1:18
  • 594 Kor3:01
  • 6Derinlik5:52
  • 7Dımlı Mi6:29
  • 8Lim2:09
  • 9Hindu2:22
  • 10Çarklar5:23
  • 11Ateis2:49
  • 12Göç5:23
  • 13Kubbealtı0:32
  • 14Yollar8:42
  • 15Son5:14
  • 16419:34

informations

Enregistré entre Octobre 1995 and Mai 1996 à Stüdyo Pan, Istanbul

line up

Cevdet Erek (batterie, darbuka, bendir, chant), Cem Ömeroğlu (guitare, chant), Tolga Yenilmez (guitare, effets, samplings), Cenk Turanlı (basse)

chronique

Et un nouveau périple dans une contrée à laquelle on ne songerait pas de prime abord...Nekropsi est une formation turque qui évolue en réalité dans un contexte étonnement plus proche du métal. L'ombre d'un Cynic en voyage au Moyen-Orient planne sur cet album, et quand on sait qu'on considère Cynic comme le groupe qui a initié le mouvement métal progressif, tout est dit. D'un titre à l'autre pourtant, les ambiances ne sont pas systématiquement les mêmes, en raison sans doute du temps considérable d'enregistrement qui a été nécessaire à l'élaboration de cet album. Ce manque de cohésion nuit considérablement l'appréciation que l'on peut s'en faire. Pourtant, dans ses meilleurs moments, Nekropsi parvient à évoquer le groupe belge Present - c'est le cas sur les deux titres qui clôturent l'album. Mais pour arriver jusque là, il aura fallu patienter plus d'une heure, et beaucoup auront décroché avant cela.

note       Publiée le mercredi 5 décembre 2001

chronique

  • anatolian avant-metal-prog

Remettons les pendules à l’heure, aux côtés de ZeN, compagnons de label chez Ada Müzik, et Replikas, dont le premier album ne sortira que quelques années plus tard, Nekropsi aura été un de ces groupes de l’underground stambouliote à remettre au gout du jour les expérimentations chères à l’Anatolian Pop des seventies, chacun avec leurs spécificités propres. Comme le nom le laisse deviner, Nekropsi a d’abord œuvré dans le métal extrême, un EP de thrash sous le nom de Necropsy avant de laisser un peu tomber les barrages de riffs et de changer le c pour un k, bien plus Turk (et fuck le i grec, parce qu’il est Grec). Même si le métal est toujours bien présent dans leur musique, en filigrane et parfois en salves de thrash bien senties, c’est une atmosphère beaucoup plus flottante et mystique qu’ils dégagent maintenant, à l’image de cette étrange pochette ou une sorte de temple semble être sous la menace d’un personnage géant (ou bien je suis nul en rorschacheries), le tout dans une brume nimbée de mauve. Complexe et pleine de faux-semblants, mystérieuse et de plus en plus torturée au fur et à mesure que l’album progresse, comme si les gars de Nekropsi avaient choisi d’y aller en relative douceur, de rentrer petit à petit dans le sujet, de partir des rives lumineuses de la mer de Marmara où on entend des créature marines, phoque se dit bien « Fok », sur des riffs clairs qui sonneraient presque comme du post-metal aérien avant l’heure si ce n’était la rythmique particulièrement alambiquée, donc sévèrement prog. C’est un long, très long voyage auquel nous invite ces quatre là, avec la tentation de bourrer le CD à ras bord de musique. Prog on vous dit. On est pas là pour donner dans la moinséité. Sortis des eaux bordant Istanbul et donc bel et bien turcs sans jouer la carte de l’accord qui sonne oriental parce que ça rajouterait un cachet local, Nekropsi jouent naturellement de ces ambiances là, qui restent de fait assez ténues, présentes dans les mélodies de ces entrelacements de guitares mais laissant toutes leurs places à ces myriades de son mouvantes et ces voix de chœurs fantomatiques, comme soufflées par un vent mauvais. Jeux de contraste entre passages à la rythmique complètement speedée et les langueurs au phasing aquatique du magique « Derinlik », le crescendo retenu et menaçant de « Dımlı Mi » qui n’enclenche jamais plus qu’un mi-tempo de plus en plus sinistre. Impossible de ne pas évoquer les moments les plus orientaux de Tool, notamment quand la basse s’excite lourdement ou quand la batterie de Cevdet Erek part dans ces circonvolutions mathématiques. Malgré la réverbération claire des guitares, sentiment d’oppression quand les percussions résonnent en cloches monocordes et les rares voix humaines en soupirs. Les plus longues pistes impriment naturellement l’impression la plus forte, le groupe ayant ainsi tout l’espace-temps désiré pour développer à sa guise ses atmosphères les plus lourdes et ses plans les plus piégeux. Le nombre démultiplié de plus petits morceaux, parmi lesquels beaucoup de choix - comme au hasard l’hypnotique « Ateis », déphasage et sample de jeu de jeu vidéo - finissent par donner le tournis, une impression de trop plein, de satiété prématurée alors que le groupe garde le meilleur pour la fin. En bon progueux, ils aiment un peu trop se goinfrer au risque de choper une bonne nausée. C’est comme dans un buffet, pas la peine d’aller picorer dans toutes les assiettes, faut bien sélectionner ses mets. Sinon, plus de place pour le dessert. Et ici, le dessert, c’est un enchaînement de trois gâteries, « Yollar », cérémonie pré-toolienne (qui enregistre et sort Ænima à la même époque) de huit minutes caverneuses; « Son » et son abrutissante rythmique de gros riffs gras sur l’écran de laquelle viennent se mouvoir des guitares phosphéniques ; « 41 » qui bascule du côté maléfique d’un avant-prog gluant au rythme de machine pataude, version industrialisée et compactée du metal exponentiel qui faisait jusque-là la matrice de la musique de Nekropsi. Ce serait plus digestible en faisant sauter quelques intermédiaires ? Sans aucun doute, mais c’est pas comme si les occasions d’enregistrer de genre de son était monnaie courante en Turquie à l’époque, l’underground restait cantonné à la portion congrue. Et puis il n’y aura plus d’autre album avant dix ans, période d’abstinence pendant laquelle le batteur Cevdek Erek va se consacrer à d’autres travaux jusqu'à devenir un artiste contemporain reconnu. Ça laisse bien le temps pour explorer les entrailles de ce « Dome du Mi », en attendant.

note       Publiée le mercredi 11 mai 2016

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