Alberto Radius › Che cosa sei

Une pochette immonde, une chronique de Progmonster. Du rock progressif italien, early seventies ? ...presque ! Alberto Radius est en effet surtout connu pour avoir illustré de sa six cordes les périples fantasmagoriques de Formula Tre, puis Il Volo. Et en ce sens, on aurait en effet pu s'attendre à un produit à l'esthétique progressive. Mais notre homme, à l'instar de Vittorio De Scalzi (New Trolls), n'a pas trop perdu de temps avant de lui aussi voler de ses propres ailes et tenter une carrière solo. "Che Cosa Sei" est son second album, déjà, publié près de quatre ans après le premier, le temps pour lui préparer une douce transition entre ses deux formations mères. Il ressort de l'écoute de ces quarante minutes de musique l'impression tenace d'être passé à côté de quelque chose d'à la fois sincère et terriblement désuet. "Che Cosa Sei" nous renvoie en effet la question : "mais qu'est-ce donc ?" Hélas, rien de très original, juste un recueil de chansons dans la plus pure tradition romantique italienne, avec ses bons et ses mauvais côtés ("L'Asino" au refrain surréaliste mais de circonstance : "hi han, hi han !"). Mais ailleurs, le chant est soigné, les arrangements réfléchis et les mélodies, bien qu'agréables, ne possèdent pas tout compte fait cette qualité mémorable souvent impérative pour en faire un point d'ancrage vers lequel on se retournera à maintes reprises. Distraitement, alors qu'on n'y croit plus, Radius introduit quelques mesures impaires sur "Zenit", et l'ensemble sonne au final comme un croisement logique entre ce qu'il avait pu accomplir sur "La Grande Casa" et le premier Il Volo, avec le côté acoustique du premier adjoint aux sonorités démodées du second au synthétiseur. Entre pop et folk, Alberto Radius parvient tout de même à signer un disque autrement plus intéressant que ceux de Hunka Munka ou des Dik Dik. Un album personnel donc, mais sans grand intérêt pour nos oreilles avides de sensations curieuses.