Programme › Génération finale

"Génération finale", présenté lors de la biennale de Lyon, n'est pas vraiment un disque. C'est en fait une boucle sonore qui était censée soutenir une installation d'images autour d'un cercueil (je n'y étais pas, hein). Jugeant le travail plutôt intéressant, le défunt label Lithium décida de sortir ladite musique sur plastique, uniquement disponible en VPC ou aux concerts du groupe. Ce disque vaut-il le coup de vous casser les reins à essayer de le dénicher ? Clairement, non. Néanmoins, il reste une curiosité. Visiblement marqué par ses cours de musique contemporaine, Damien Bétous nous offre sa version de Terry Riley vs Steve Reich. Une oscillation simple, hypnotique, durant 35min (aussi long qu'un de leur album !), qui peut se répéter en boucle de manière infinie (l'installation sonore était à l'origine conçue pour ne jamais s'arrêter, réalisation possible chez soi en appuyant sur la touche repeat). Canal de droite, l'oscillation. Pas très folichon, et plutôt chiant, vous en conviendrez. Mais canal de gauche, des bribes de phrases, des mots, dictés par Michniak, sont agencés de telle manière que toutes les associations possible et inimaginables peuvent avoir cours. On cherche un but, un sens à tous ces mots. Une sorte de cadavre exquis sonore dont on ressort la tête en vrac, quelques vertiges plus tard. Reste qu'au final, ce cadavre exquis est tout de même bien ennuyeux, cette oscillation n'ayant absolument aucune variation, et les mots de Michniak étant en fait des morceaux de texte d'Enfer Tiède. Autant écouter l'album. Intéressant mais anecdotique.