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Produit par Michael R. Gira, Usa, 1990.
Michael Gira (chant, guitare acoustique, claviers, samples, sons, etc.), Jarboe (chant, claviers, sons, etc.)
L'aventure World of Skin aurait pu se limiter au très bon album éponyme du duo Gira/Jarboe tant les Swans entamaient aux débuts des 90s un parcours des plus extraordinaires dont il reste quelques albums qui marquent encore les esprits. Pourtant avec 'Ten songs from another world' les américains semblent vouloir poursuivre un projet qu'ils avaient à peine ébauché sur le premier opus. Ces 10 compositions alternent le chant de l'un et de l'autre, et si elles sont annoncées comme venant d'un autre monde force est de constater que le style n'est pas complètement à cent mille lieues de celui des Swans. Simplement peut-être osent-ils ce qui sembleraient trop léger pour leur projet principal, à savoir une teneur mélodique proche par moments de la folk-pop et un esprit plus lumineux voire mystique que celui des Swans. Pourtant cette lumière perceptible est bien au bout d'un tunnel enténébré, apportée par le majestueux et très gospel 'Mystery of faith'. la voix de Michael Gira se fait toujours grave et envoûtante, posée sur des accords folk et des thèmes au piano de toute beauté comme sur 'Please, remember me', s'aventurant même dans des contrées où se croisent blues et musique de western spaghetti avec 'The child's right' dans un hommage (volontaire ?) à Ennio Morricone. On retrouve un peu des Swans sur les arrangements de 'I'll go there...' ou dans la superbe folk mélancolique de 'A parasite and other memories' qui rappellera aux connaisseurs la veine d'un 'Blood promise' sur 'The great annihilator'. Quant aux fabuleux accents cold-wave de 'You'll never forget', ils synthétisent à eux seuls le style de Michael Gira, épique, grave et pourtant mené par une force vive incroyable. Jarboe n'est pas en reste, vocalises heavenly sur le très éthéré 'Dream dream' ou sur l'interlude/prière 'Drink to me only with thine eyes', et carrément flamboyantes sur 'Everything for Maria', sublime hommage exotique à la Callas. La 'diva' s'offre même un délire blues crasseux et déjanté sur l'étonnant 'Black eyed dog' sur lequel résonnent les méfaits d'une malédiction au fin fond du bayou dans une atmosphère étouffante. L'incroyable variétés des styles et des ambiances évoquées ici font de ce 'Ten songs from another world' le parfait guide pour les routards de l'impossible, évasion assurée et haltes surprenantes en des lieux qui ne figurent sur aucune carte. Somptueux, classieux, grandiose, peu importe les qualificatifs, cet album est tout aussi indispensable que le meilleur des Swans.
note Publiée le jeudi 28 juillet 2005
Note moyenne 8 votes
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Troisième album, et troisième réussite. Un album quasi-parfait, avec peut-être un léger essoufflement sur la fin du disque. La version de "Black Eyed Dog" sortie sur un live des Swans est à couper le souffle.
La plaie pour le trouver celui là (et les 2 premiers non-compilés en un d'ailleurs).
Superbe. Avec l'âge, c'est leur côté folk qui me touche le plus. Humain, trop humain maybe :)