Flash & The Pan › Flash & The Pan

Album bien énigmatique que ce premier Flash & The Pan. Véritable travail en trompe-l'oeil, à commencer par sa pochette pastiche qui risque d'en piéger plus d'un, le disque des australiens est avant tout une affaire de production. Et c'est la paire Vanda & Young que l'on retrouve derrière les manettes, les mêmes qui firent leur beurre avec les Easybeats, les mêmes aussi qui produisirent les six premiers albums du petit frère, Angus Young, vous voyez de qui je veux parler je présume... Mais attention ; Flash & The Pan, c'est de la pop tout ce qu'il y a de plus banal. Sauf que l'orchestration de certaines plages drainent avec elles des ambiances peu communes. "The African Shuffle" ou leur semi-succès "Hey St.Peter" dressent un parallèle presque trop évident avec les anglais de 10cc ; même souci dans le détail, même volonté de faire du bizarre avec tout ce qu'il y a de plus commun. Mais ce ne sont pas les titres que nous retiendrons, ni "Lady Killer" qui applique à peu de choses près les mêmes préceptes. Mais il y a malgré tout un dénominateur commun : le chant. Récité, monocorde et distant, bourré d'effets façon vieux mégaphone, réminiscent pour tout dire du célèbre "Days of Pearly Spencer" de David MacWilliams. Les plus jeunes s'en réfèreront à l'adaptation de Marc Almond beaucoup plus récente (en 1992). Les paroles ayant la plupart du temps un côté absurde, voire tongue-in-cheek à la Steely Dan, celles-ci contribuent à donner à l'ensemble un côté un tout petit peu pervers qui confirme que, décidement, les apparences sont trompeuses. Le minimal "Walking in the Rain", que Grace Jones rendra célèbre - ou serait-ce l'inverse ? - fait partie de ces quelques titres trimbalant une ambiance cafardeuse. "First and Last" et "The Man Who Knew the Answer" le sont peut-être encore plus, sortes de blues post modernes dopés aux barbituriques surlesquels rôdent des nappes de synthétiseurs hantés, quelque part entre la Marianne Faithfull de "Broken English" et le Dire Straits de "Love Over Gold".