mercredi 27 janvier 2021 | 227 visiteurs (dont 1 membre) connectés en ce moment
Vous êtes ici › Les groupes / artistes › C › Carnival In Coal › Collection prestige
Arno Strobl (voix), Axel Wursthorn (instruments, production)
Il m'en aura fallu des écoutes pour venir à bout de ce nouvel album de Carnival in Coal ! Il faut dire que j'attendais le groupe au tournant, affûtant mon verbe rouillé et sanguinolent, prêt à démembrer la nouvelle offrande de notre satanique duo. Tout en frein à main contrôlé dérapage dans ta race la pute, Carnival négocie le virage avec une classe digne d'Ayrton Senna (attention, le m... !). La recette est toujours la même, hein, à base de death / grind / black couplé au funk, à la disco et autres trucs sans limites. Et de limite, ce "Collection Prestique" en repousse encore les lignes invisibles. Encore plus éclectique, si c'était possible. "Fuckable", qui débute comme du Carnivale classique, et qui se finit dans une orgie sonore qui pue le Fantômas, version death; "Satanic Disaster", pur morceau death / black tellement mélodique et fun qu'il en est pop, son break ultime dégoulinant le Mr Bungle, et son final hilarant; "Right click... save as", bombe hardcore sur le téléchargement, et son délire façon "anti-piratage du titre en polluant le truc avec un message démagos"; "D.O.A.", où le rejeton doom d'un Unholy, bouffé par une mélodie pop tellement lourde et tellurique qu'elle inspire un My Dying Bride aux vocaux pop; "Promenade", excellente surprise contemporaine, duo piano / violon (incroyable Beavis), où la rencontre entre John Cage et Mark Feldman; "Cartilage Holocaust", énorme tuerie funky pop tube de l'été (sans rire), fun jusqu'à la nausée, aux paroles anthologiques ("half naked bodies lying disclocated, wide opened torsos, members isolated"); "Living in the plastic age", géniale reprise des Buggles, etc... Seulement, l'éclectisme ne fait pas tout, et ça Carnival l'a compris avec son précédent opus, si bien que ce "Collection Prestige" dégage une ambiance mortelle, entre le rire et le mal à l'aise, comme lorsque l'on essaye de lâcher un pet discret dans un dîner bourgeois et qu'on se fait repérer par l'assemblée. Ou comme dans "Visitor Q" de Takeshi Miike, ou dans l'idée du burlesque à la Park Chan Wook. Un peu comme si vous étiez en train de voir une petite fille se noyer, et qu'en courant pour la sauver, vous trébuchez sur l'une de ses sucettes tombées de sa poche, et que cette même sucette s'enfonce dans votre oeil, touchant votre lobe frontal, rendant la motricité de votre corps tout à fait inutile. Une production au poil, un artwork totalement décalé, des invités excellents (la palme revient à Beavis, violoniste génial), et une ambiance façon "produit classe de superette comme les chocolats de l'ambassadeur"... pourtant, classe, cet album l'est vraiment. Si vous pleurez encore le split de Mr Bungle, sachez que Carnival in Coal s'est enfin donné les moyens de reprendre le flambeau. Alors faites moi plaisir, ne passez pas à côté de cet album.
note Publiée le samedi 23 juillet 2005
Vous devez être connecté pour ajouter un tag sur "Collection prestige".
Note moyenne 20 votes
Vous devez être membre pour ajouter une note sur "Collection prestige".
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire sur "Collection prestige".
Aaaaaaaargh la claque! Un must du metal barré, siphoné, fondu, délirant, un metal pour ceux qui ont une araignée au plafond et qui le revendiquent!
Pas le meilleur truc au monde, mais l'idéée est belle et bien là, je me suis quand même bien amusé !