Portishead › Roseland NYC live

Il a du faire glacial dans les corridors du Roseland Ballroom ce soir d'été 1997 pour que Portishead puisse enregistrer un disque comme celui-là. Il y a bien le public, nombreux, pour rechauffer la salle de ses applaudissements nourris, mais à aucun moment on ne perçoit la chaleur qu'il devait y avoir dehors. Ou alors l'airco a fonctionné à donf'... Nous sommes à deux mois de la publication de leur tant attendu second opus et Portishead veut marquer un grand coup, proportionnel à l'attente suscitée depuis la publication de "Dummy". C'est ainsi qu'ils s'arrangent cette date exceptionnelle pour une performance qui l'est tout autant ; rejoint par un orchestre d'une trentaine de musiciens, Portishead choisit donc de jouer la carte classique afin qu'une grande majorité des titres de leur prochain disque accomplissent ici leur grand baptême de feu. Bien entendu, c'est à posteriori que nous avons eu, nous, l'occasion de jeter une oreille sur cette prestation, puisque c'est sous l'intitulé "Roseland NYC Live" que ce concert fût publié à l'automne 1998 seulement. Cinq titres de "Dummy" contre six pour "Portishead". Incontestablement, ce sont ces derniers qui se prêtent le mieux aux interventions de l'ensemble symphonique. Quand le très "Mars Attacks!" "Humming" fait son entrée, le soutien des cordes au niveau des basses enfonce d'encore six pieds sous terre une musique depuis toujours noire et pesante. À l'effet de surprise d'alors vécu par le public avec d'autres titres tels que "Cowboys", "All Mine", "Only You", "Over" et "Half Day Closing", nous opposons la raison et l'analyse à des morceaux que nous sommes alors en mesure de pouvoir comparer. Et si "Portishead", en dépit de ses qualités indéniables, pouvait tout aussi bien fatiguer sur la longueur, force est de constater que tout sur ce témoignage en concert, du choix des titres et leur interprétation aux arrangements, tout, disais-je, semble parfaitement maîtrisé et équilibré. Au bout du compte, "Roseland NYC Live" n'est pas loin d'être le meilleur album de Portishead.