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Studio du Palais des Congrès, Paris, France, 1989
Jean-philippe Audin (violoncelle), William Sheller (piano, chant, orchestration), Jean-Claude Dubois (direction orchestrale), Constantin Bobesco (violon), Hervé Cavelier (violon), Agnès Toussaint-Audin (alto)
"Univers" ne s'était pas contenté d'offrir de nouvelles perspectives à William Sheller ; cet album, rapidement disque d'or, mit définitivement l'artiste en confiance, d'autant plus que le public fidèle se montra alors plus que décidé à le suivre dans cette voie. Plus que jamais, s'abandonner à ses aspirations symphoniques était du domaine du possible, et "Ailleurs" ne pouvait en être que l'aboutissement logique. Tout concourt à faire de ce disque un objet unique, à commencer par son emballage aux couleurs et aux textures automnales, cultivant une fois de plus une imagerie romantique. L'austèrité apparente des pièces présentes sur ce disque, consolidé par le choix judicieux d'un dépouillement extrême, permet à "Ailleurs" de ne pas réitérer la seule erreur commise par son prédécesseur, à savoir celle d'une instrumentation rock qui ruina plus d'une fois tout le potentiel émotionnel de l'ensemble classique qui l'accompagnait alors. Quand c'est néanmoins encore le cas ("Le Chant du Témoin"), le travail est tellement en retrait ou représenté par des éléments si discrets (un tambourin sur le blues pour quatuor à cordes "Un Archet sur mes Veines") que l'impression générale qui s'en dégage reste belle et bien celle d'un Sheller seul face à l'orchestre. La plage titre, pourtant peu accrocheuse, s'y adonne encore mais là le mixage paraît nettement plus équilibré. Là où "Univers" se voulait franchement symphonique, "Ailleurs" se montre quant à lui bien plus proche de la musique de chambre, et fatalement aussi plus sombre. Le remous, ici, est intérieur. "Excalibur" s'impose comme le titre le plus ambitieux de l'album ; une pièce où s'exprime tout le lyrisme de l'artiste, tirant les leçons du passé. En effet, ce titre désormais emblématique de la carrière de Sheller réussit l'hybridation classique - chanson française là où "L'Empire de Toholl" échoua assez lamentablement. Peu de titres en somme peuvent prétendre cette fois à un passage radio - "La Tête Brûlée" peut-être - mais des pièces comme le très Stravinskien "Sergeï" ou encore le fleuve "La Sumidagawa", d'insipration forcément orientale, appelent à une écoute dans le recueil. La même exégèse s'applique à l'album tout entier.
note Publiée le jeudi 14 juillet 2005
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Le meilleur Sheller ? En tous cas le plus réussi dans l'hybridation variété/pop/classique.
Le plus raffiné des Sheller, assurément un de ses meilleurs albums. Un des plus tristounet aussi.
6 boules et puis c'est tout !!!