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John Abercrombie › Timeless

cd • 6 titres

  • 1Lungs12:10
  • 2Love Song4:35
  • 3Ralph's Piano Waltz4:55
  • 4Red and Orange5:24
  • 5Remembering4:33
  • 6Timeless11:57

informations

Generation Sound Studios, New York City, USA, 21-22 juin 1974

line up

John Abercrombie (guitares), Jack DeJohnette (batterie), Jan Hammer (orgue, synthétiseur, piano)

chronique

  • jazz électrique > new age jazz

Je tiens "Timeless" pour un des plus beaux albums jazz fusion des années soixante-dix, en tout cas un des rares à avoir oser s'aventurer hors cadre en évitant de se reposer confortablement sur des recettes éprouvées. De plus, John Abercrombie fait partie de la petite poignée d'artistes à avoir façonné l'esthétique du label ECM fort d'une discographie cultivant l'éclectisme. Pourtant, aucun album de John Abercrombie ne s'approche, même de loin, de sa première session pour le label allemand. L'élément qui est à l'origine de cette différence flagrante porte un nom : Jan Hammer. Le claviériste quitte le Mahavishnu Orchestra par la grande porte et cherche désormais à établir domicile quelque part. S'il échoue chez Abercrombie, ce n'est pas vraiment un hasard. Et à la lumière des chassés croisés bouillonants que claviériste et guitariste s'échangent ici, finalement, on se dit qu'au change on n'a pas perdu grand chose, Jack DeJohnette apportant un soutien solide, certes moins percutant que Billy Cobham quand il s'agit de faire gronder la bête. On déplorera peut-être une sonorité trop datée à l'orgue, autant sur la première partie de "Lungs" que sur l'autre pièce fiévreuse de cette réunion, "Red and Orange", tous deux signés par le claviériste et qui donnent à ce dernier des airs de Jimmy Smith sous acide. Mais c'est toute une époque, et bon nombre de groupes progressifs, parfois bien plus actuels, cèdent aux mêmes travers, alors... "Love Song", "Remembering" et "Ralph's Piano Waltz" sont à rapprocher de ce qu'Abercrombie apportera au label allemand dans les années à venir ; des mélodies fortes, jouées avec une pureté de son sans égal, Abercrombie s'avérant être un maître absolu à la douze cordes acoustique. Et puis, il y a surtout ses longues plages atmosphériques ; toute la seconde moitié de "Lungs" et bien entendu, sa fabuleuse plage titre, que je ne me lasserais décidément jamais d'écouter. Tout ici est aérien, vaporeux et pourtant pétri d'émotion forte. Le solo d'Abercrombie y est impérial. "Timeless", oui, vraiment.

Très bon
      
Publiée le lundi 4 juillet 2005

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Note moyenne        6 votes

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Je vous ai lus, j'ai pioché... Eh bien merci pour les suggestions ! Chatacters, écouté hier, je l'ai trouvé magnifique, tout en finesse sans être du tout chichiteux, sonner apprêté, un sens de "l'auto-écoute" assez rare, qui fait que le jeu lui + lui-même ne sonne pas redondant, raide. Et là je suis en plein dans Current Events, avec Johnson et Erskine... Et oui, c'est sûr que les passages avec guitare-synthé sont très (très) 1985 mais même là, ça reste joué et composé sans lourdeur, je ne trouve pas que ça sonne kitsch comme ça peut être le cas ailleurs, sur des disques de la même époque, avec ce même instrument. (Bon mais oui, ça date néanmoins la chose assez impitoyablement, je ne dis pas, hein).

Message édité le 24-04-2025 à 13:00 par dioneo

Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Accord total avec stickgrozeil- d’ailleurs, j’avais fait une bourde, le disque en solo dont je parlais est le « Characters » qu’il cite et non «Arcade» qui est le 4tet avec Beirach. Le trio avec Johnson et Erskine est pour moi aussi le sommet même s’il est juste que la guitare synthé a pris un coup de vieux (chez Metheny aussi). La formation avec Feldman a montré qu’il continuait à creuser son sillon avec finesse, profondeur et discrétion à la fois.

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Je note tout ça dans un coin, merci ! Je suis en train d'écouter Gateway, là, justement... Très très chouette. Et je trouve déjà une espèce d'inflexion country/folk (qui me rappelle un peu Bill Frisell quand il part dans ce registre - bon, en bien plus véloce, ici, c'est vrai !). Belle découverte, ce Jojo là, bien content d'avoir passé le cap du "c'est juste un nom que j'entends parfois".

Message édité le 20-04-2025 à 22:54 par dioneo

stickgrozeil Envoyez un message privé àstickgrozeil

Dans Abercrombie, c'est comme le cochon, tout est bon. Il y a plusieurs époques à mon avis : une première, empreinte d'un proto jazz fusion avec des jams modales à rallonge (ce disque, le premier Gateway) ; une seconde où on perçoit de plus en plus d'influences folk (son duo avec Ralph Towner, son disque solo Characters). Et puis, ensuite, les thèmes et les improvisations deviennent plus chiadées, plus construites, moins virtuoses, avec les disques de son quartet avec Richie Beirach au piano. Personnellement, la période que je trouve la plus intéressante est celle du trio avec Peter Erskine et Marc Johnson : les thèmes sont souvent magnifiques, le jeu des accompagnateurs est super fin (même si parfois ça peut être un peu pompier avec l'apparition sur certains titres de la guitare synthé, assez indigeste). J'adore l'album November fait avec ce trio avec l'adjonction de John Surman. La dernière partie de carrière, principalement chez ECM encore, contient quelques très jolies choses, notamment avec le violoniste Mark Feldman. C'est à cette époque que j'ai vu Abercrombie trois ou quatre fois sur des festivals, on sentait une grande liberté technique chez Abercrombie et une grande sagesse aussi. Plus aucune note inutile, une écoute incroyable de ses comparses. Bref, un vrai maître. Bon, je ne suis pas le plus objectif sur ce personnage, pour moi, c'est un des plus grands guitaristes de jazz. Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous invite à écouter un disque un peu méconnu fait en quartet avec Andy Laverne notamment, Farewell, magnifique. Et puis sinon, un documentaire était sorti sur ECM en format DVD, super intéressant car on y découvrait l'homme qui se cachait derrière le musicien.

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

@Dariev Moi qui pensais connaître Abercrombie en long, large et en travers. Merci pour la référence. Je vais creuser ça.

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