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Dorothy Chandler Pavilion, Los Angeles, Etats-Unis, les 25 et 26 octobre 1999.
Los Angeles Philharmonic, Esa-Pekka Salonen (direction), David Tanenbaum (guitare sur "Mother of the man").
Au départ, je ne m'étais pas assigné pour but de chroniquer l'intégrale de l'oeuvre de John Adams ; pourtant, comme il semble que j'en prenne le chemin, autant terminer ce qui a été commencé. Je me vois donc obligé de vous parler de cette "Naive and sentimental music", et c'est dans ces moments-là que je regrette d'avoir entrepris cette série de chroniques, parce que cette pièce, outre qu'elle peut servir d'exemple-repoussoir à tous les contempteurs du post-modernisme dans le monde de la musique d'aujourd'hui, est d'une platitude navrante à mon goût. Comme Adams est tout de même un bon faiseur, elle n'est même pas assez nulle et ridicule pour être drôle ou distrayante, non, c'est vraiment une musique naïve et sentimentale, le titre ne ment pas. Bien sûr, les dimensions de l'oeuvre sont impressionnantes ; elles en font LA grande symphonie de John Adams. Bien sûr, le caractère revendiqué de la naïveté de cette pièce est là pour se faire pardonner à l'avance. Pourtant, ça a du mal à passer (ha, cette guitare soliste du deuxième mouvement, beurk...) D'un caractère ouvertement pastoral, la musique de l'Américain se réfère plus que jamais au romantisme, de la sixième symphonie de Beethoven à la quatrième de Mahler, ainsi qu'à la grande tradition symphonique américaine (celle du Copland de "Appalachian Spring", mais aussi celle qui a rapidement dégénéré en musiques de film à la John Williams ou James Horner). Grandeur de la nature, exaltation devant ses paysages, hostilité marquée par le caractère parfois tempétueux de la musique puis retour à l"apaisement... On est devant un tableau symphonique peint avec de nombreuses nuances, un peu à la manière d'El Dorado. On peut ensuite greffer toutes les spéculations littéraires et philosophiques sur la musique (ce que ne se privent pas de faire les compositeurs contemporains et les critiques d'une manière générale, d'ailleurs), cela n'empêche pas d'être écoeuré à la longue par ces constants regards dans le rétroviseur, qui ne se donnent même plus l'excuse de l'ironie et du cynisme. A quoi bon composer ça quand on a déjà un aussi lourd passé que celui de John Adams ? (Ou bien est-ce moi qui arrive à saturation ?) Pour l'heure, espérons qu'il s'agisse là de reculer pour mieux sauter.
note Publiée le lundi 4 juillet 2005
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"(celle du Copland de "Appalachian Spring", mais aussi celle qui a rapidement dégénéré en musiques de film à la John Williams ou James Horner)"euuuuh c'est sympa John Williams. James Horner pas tout le temps, et encore moins maintenant, maiiiis... il a fait des trucs cool. Le mot "dégénéré" surtout me gêne. ça donne envie de franchir le point godwin.