Nick Drake › Made to love magic

Après nombre de compilations, d'antholgies, de coffrets en tout genre et de rééditions avec ou sans bonus, avec ou sans emballage spécial, mais toujours à un prix plafond, c'est avec le précision d'un horloger suisse que le fantôme de Nick Drake refait surface dans cette première décennie du vingt-et-unième siècle pour nous proposer, dit-on, une nouvelle collection de titres inédits. La vérité, c'est que ce "Made to Love Magic" propose en réalité une majorité de titres que l'on trouvait déjà sur "Time of No Reply". Cette fois, les loups ont bel et bien flairé l'affaire qui rapporte. Bein oui quoi ; y a pas de raison qu'il n'y ait que la mère de Buckley, la famille d'Hendrix ou encore Courtney Love pour se faire du blé tranquille... La raison invoquée cette fois pour justifier cette opération, c'est un travail de remixage et de remastérisation important, allant même jusqu'à opérer un nouveau travail de production sur certains des titres. On aurait pu craindre le pire ; on sait ce que la colorisation des films en noir et blanc ont donné... Heureusement, tout cela semble encore se faire avec le respect qui s'impose. "Magic" est un des titres à pouvoir jouir de ce relifting. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est plutôt réussi, sa version étant même supérieure à celle que l'on trouve sur "Time of No Reply", bien qu'on puisse peut-être trouver l'orchestration un tant soit peu trop envahissante. Le remixage apporte plus de dynamique et de présence à des titres comme "Mayfair", "Hanging on a Star" ou "Black Eye Dog" qui sonne décidément comme du Eddie Vedder solo avant l'heure. Les vrais inédits se comptent en fait sur les doigts de la main ; il s'agit des versions alternatives de "River Man" ou "Three Hours", et les titres "Voices" et "Tow the Line", datants de juillet 1974. A défaut d'un "Time of No Reply" désormais indisponible, "Made to Love Magic" fera parfaitement l'affaire, même si une fois de plus aucun de ces enregistrements ne dégagent la force et la cohésion d'oeuvres tels que "Five Leaves Left" ou "Pink Moon".