Mindspawn › Null infinite

Que se passerait-il si la Lune et Morphée s'unissaient ? Quel en serait le résultat sur les rêveurs éveillés que nous sommes, écrasés par la terreur cosmique des profondeurs de la nuit et le mystère des mythes millénaires ? 'Null infinite' représente peut-être une catharsis pour qui voudrait mettre enfin un nom sur ses cauchemars les plus innommables. Onirique, noire et transcendante la musique de Mindspawn parcourt les secrets enfouis dans les sables des cités antiques de Sumer, Babylone ou autres R'Lyeh. Mélodique et à base électronique, 'Null infinite' regorge dès 'The seed' d'un potentiel d'évasion certain, les percussions ethniques y faisant pour beaucoup. Le mauvais rêve prend forme avec 'Hekate Morpheus', 'Of the deep' et 'Mother night', déluges de nappes profondes, cris et voix déformées et vraiment peu rassurantes. L'incantation prend une tournure plus épique sur 'Dies supremus' et ses percus martiales, ses choeurs et ses claviers symphoniques, comme pour symboliser grandeur et décadence d'une vieille civilisation. La référence lovecraftienne sur le très sub-aquatique 'Sound for a dead dreamer' est étonnament ce qu'il y a de plus serein sur cet album, encore que l'horreur guette toujours dans les profondeurs. Un soupçon d'indus plus chaotique sur 'Bed of roses' brise la torpeur du rêveur qui finit par se perdre dans le 'Labyrinth' où la solitude se repaît de voix démoniaques achevant le rituel. Un excellent album dans le genre, à la progression non linéaire et du même coup imprévisible.