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King sunny Adé › Odù
informations
Dockside Studios, Maurice, Louisiane, USA, juillet 1996
line up
King Sunny Adé (chant, guitare), Shina Omoroga (choeurs), Femi Owomoyela (choeurs), Lasisi Wahab (choeurs), Gbadura Babatola (choeurs), Remi Abegunde (basse), Kenneth Okulolo (basse), John Akpan (guitare), Olusegun Ilori (guitare), Biodun Fatoke (guitare steel), Jonah Samuel (claviers, Hammond B3), Ali Mohammad (batterie), Kingsley Iguma Arase (congas), Mustapha Lawal (percussions), Nojeem Lasisi (percussions), Michael Babalola (maracas), Gani Alashe (shekere), Dare Falade (cloches, blocs)
chronique
Il y a une chose qui m'a toujours frappé auprès de ceux qui assument leur désintérêt pour les musiques du monde. Souvent, ils s'arrêtent à ce qu'il y a en surface. Il suffit qu'une musique ait un ton enjoué, évoquant par sa débauche de rythme les couleurs de pays ensoleillés, de part et d'autre de l'Atlantique, pour que celui-ci statue sur le fait que cette musique n'est décidément pas faite pour lui. A croire que l'homme blanc ne comprendra jamais ses semblables. Qu'ils soient de couleur ou pas. Je ne veux pas croire que cette mésentente soit le fruit d'un choix volontaire. Éternellement sourds à leur appel. Ou alors se satisfaisant d'une image d'amuseurs publics qui est elle aussi bien loin de la vérité. Car qui peut croire un seul instant que des peuples brimés par des siècles d'esclavagisme puissent exprimer au travers de leur art l'insouciance et la seule joie de vivre ? La seule vraie indécence, c'est d'entendre les lamentations d'un occidental qui n'a pas conscience de sa chance, alors que ses lointains ancêtres l'ont mis à l'écart de tout tracas et de tout besoin en spoliant les plus démunis à travers les siècles. Ces musiques du monde, comme on dit, ont la dent dure. Et la mémoire intacte. Leur musique, contrairement à la nôtre, n'est pas un vecteur financier. Elle est le relais d'une tradition orale, le témoin de leur histoire. Elle noie son désespoir et son profond malaise dans une mise en place qui en vérité ne fait rien d'autre que de rêver à un ailleurs et à un autrement. Sur cet album précisément, le roi de la juju music, King Sunny Adé, célèbre la culture Yoruba de son pays avec sa verve inimitable. Une transe interminable faite de filets de guitares répétitifs qui, si vous tendez bien l'oreille, finiront par vous éveiller à la noirceur et à la tristesse qu'elle véhicule en dépit des apparences. Tout ceci ne vous empêchera pas, si le coeur vous en dit, d'apprécier "Odù" en sirotant un rhum coca à l'ombre d'un parasol...
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- NevrOp4th › Envoyez un message privé àNevrOp4th
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- Gucguck › Envoyez un message privé àGucguck
Ce site contient des chroniques de très grande qualité. Il faut les lire !
- Rain › Envoyez un message privé àRain
- Voilà qui remet les pendules à l'heure...
- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
- Magnifique chronique l'ami...