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Michael Nyman › Concertos

20 titres - 70:40 min

  • DOUBLE CONCERTO POUR SAXOPHONE, VIOLONCELLE ET ORCHESTRE (27:04) - 1/ (4:37) - 2/ (5:15) - 3/ (3:32) - 4/ (8:49) - 5/ (4:50) - CONCERTO POUR CLAVECIN ET CORDES (21:31) - 6/ (4:23) - 7/ (2:35) - 8/ (4:48) - 9/ (1:34) - 10/ (2:06) - 11/ (6:03) - CONCERTO POUR TROMBONE ET ORCHESTRE (21:53) - 12/ (2:21) - 13/ (2:04) - 14/ (3:05) - 15/ (2:16) - 16/ (1:51) - 17/ (1:26) - 18/ (0:56) - 19/ (1:34) - 20/ (6:16)

informations

Studio n°1, Abbey Road, Londres, Angleterre, 1997 ("Double concerto" le 31 mai, "Concerto pour clavecin" le 8 mai, "Concerto pour trombone" le 4 avril).

line up

"Double concerto" : John Harle (saxophones soprano et alto), Julian Lloyd Webber (violoncelle), Philharmonia Orchestra, Michael Nyman (direction). "Concerto pour clavecin" : Elisabeth Chojnacka (clavecin), Michael Nyman String Orchestra, Michael Nyman (direction). "Concerto pour trombone" : Christian Lindberg (trombone), BBC Symphony orchestra, Michael Nyman (direction).

chronique

Qu'y a-t-il eu de bon dans la musique "classique" britannique entre Purcell et Britten ? Pas grand-chose. Et après la mort de Britten ? Eh bien pas grand-chose non plus. Gavin Bryars et Michael Nyman furent, tout comme Eno et Bowie, traumatisés par les premières tournées européennes du Philip Glass Ensemble. En prenant en route le train du minimalisme, Michael Nyman a laissé de côté l'aspect le plus expérimental de la chose, et en a conservé l'aspect post-moderne : le mélange des genres, des références constantes à la musique baroque de son glorieux ancêtre, et puis du néo-romantisme, néo-classicisme... et une certaine verve mélodique pop typiquement anglaise... bah oui, nous sommes quand même au pays des Beatles. Faute de pouvoir se faire une légitimité du côté de ses collègues plus "sérieux", il décide, en musicien contemporain désireux de toucher un public qui soit le plus large possible, de s'attaquer à la musique de film, avec risque d'anathème à la clef, mais aussi l'espoir de vendre un peu plus de disques. Dans le domaine qu'il s'est choisi, le bonhomme sait faire montre de qualités indéniables. Et puis il y a aussi les musiques qui ne sont pas composées avec le support de l'image. Ce disque présente trois concertos datant des années 1990. Michael Nyman peut désormais se reposer sur ses lauriers, comme dans son "Concerto pour piano", qui reprenait les thèmes du film "The piano" pour leur donner un punch répétitif hors du commun. Là, ce sont trois oeuvres "originales", mais Nyman continue à faire du Nyman, et malgré leur vigueur rythmique, leur force de propulsion, le double concerto pour violon et saxophone ainsi que le concerto pour trombone (le second plus virtuose et plus original, mais Nyman n'a pas pu s'empêcher d'y faire une citation de la musique funèbre pour la reine Mary de Purcell, qui a bon dos depuis la BO d'Orange mécanique), ces deux oeuvres restent d'un néo-classicisme assez écoeurant. Faire du easy-listening avec une formation classique, pourquoi pas ? Encore aurait-il fallu y ajouter le brin d'humour nécessaire pour faire passer la pilule. A titre personnel, j'avoue que j'ai du mal à écouter cette musique qui n'a plus rien de surprenant (et rien de sombre non plus, hélas). Non, ce qui sauve ce disque, c'est l'extraordinaire "Concerto pour clavecin et cordes", défendu brillamment par Elisabeth Chojnacka, dont le nom est de toute manière toujours associé à la musique pour clavecin de notre temps (c'est vrai qu'il n'y en a pas des masses). L'entrée en matière fait entendre un clavecin heurté et se retournant sur lui-même, comme s'il était joué par une mécanique déréglée et devenue folle. La prise de vitesse progressive, la manière dont le son sec du clavecin parvient à remplir l'espace sonore (un peu comme dans le "Continuum" pour clavecin de Ligeti), et à rejoindre les accords tourmentés des cordes... tout cela impressionne réellement. La phase médiane de l'oeuvre est plus "pop", avec un beau mouvement lent bien baveux. Dans sa dernière partie, le concerto redevient d'une agitation extrême, et se paye même le luxe d'une cadence avec rythme rapide et métronomique, qui rejoint avec un lyrisme grandiose une reprise du thème initial. La folie salvatrice de cette pièce sauve ce disque du naufrage.

note       Publiée le jeudi 2 juin 2005

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