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Henri Dutilleux (b. 1916) › Concerto pour violon / Concerto pour violoncelle

  • 1995 • Decca 444 398-2 • 1 CD

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Moonloop      vendredi 15 juin 2012 - 12:01
jeanfi      dimanche 30 mai 2010 - 10:21
Arno      samedi 17 décembre 2005 - 14:56
Trimalcion      dimanche 22 mai 2005 - 22:49

6 titres - 51:04 min

  • CONCERTO POUR VIOLON ET ORCHESTRE "L'ARBRE DES SONGES"
  • 1/ I Librement-Interlude-
  • II Vif-Interlude 2-
  • III Lent-Interlude 3-
  • IV Largo et animé (23:40)
  • CONCERTO POUR VIOLONCELLE ET ORCHESTRE "TOUT UN MONDE LOINTAIN..."
  • 2/ I Enigme (6:39)
  • 3/ II Regard (6:26)
  • 4/ III Houles (4:16)
  • 5/ IV Miroirs (5:16)
  • 6/ V Hymne (4:31)

informations

Eglise de Liban, Paris, France, les 13 et 15 juillet 1993.

Là encore, les versions existantes sont nombreuses. Le présent enregistrement a été effectué sous la supervision du compositeur lui-même. Ce ne sont pas les dédicataires de ces oeuvres que l'on entend ; mais l'interprétation y est tout de même "superlative".

line up

Orchestre national de France, Charles Dutoit (direction), Pierre Amoyal (violon soliste dans "L'arbre des songes"), Lynn Harrell (violoncelle soliste dans "Tout un monde lointain...").

chronique

  • contemporain/hédonisme abstrait

Il ne saurait y avoir de panorama vraiment complet de la musique d'Henri Dutilleux de 1948 aux années 1990 sans les concertos pour violoncelle ("Tout un monde lointain...") et pour violon ("L'arbre des songes"), suppléments quasiment obligatoires du coffret Erato précédemment chroniqué. Outre qu'ils ont tous deux été commandés en leur temps au compositeur par deux des plus grands interprètes vivants (Mstislav Rostropovitch pour "Tout un monde lointain...", créé en 1970, et Isaac Stern pour "L'arbre des songes", créé en 1985), ils se sont tous deux presque immédiatement imposés comme des pièces majeures du genre dans la musique du XXème siècle, dans la musique tout court. "Tout un monde lointain..." tire son titre d'un poème de Baudelaire ("La chevelure") dont les impressions à la lecture ont inspiré le compositeur français. En introduction, un léger frottement de cymbale, puis le violoncelle commence à balbutier, enchaîne avec un jeu pizzicato plus agressif... l'orchestre, au loin, n'est encore qu'une rumeur : "Enigme", c'est le titre de la première phase de ce chef-d'oeuvre absolu (eh oui, encore...) qui place le raffinement sonore et les explorations des différents registres de l'instrument au coeur de ses préoccupations, le tout au centre d'une architecture très serrée, qui n'oublie jamais en route les aspects sensuels, oniriques, déroutants de la signature musicale que s'est forgé Dutilleux. A partir des glissandi des cordes, le rythme s'accélère... Vous y êtes ? Il reste encore mille pièces de ce labyrinthe mystérieux à explorer. Dans "Regard", l'orchestre se fait plus chantant, l'atmosphère plus inquiétante... Le violoncelle est toujours parfaitement intégré à l'ensemble. Ce n'est pas un "dialogue" concertant, mais un écrin chatoyant que l'orchestre offre au soliste, qui choisit parfois de s'en extraire, ou bien de s'y laisser étouffer. "Houle" débute par un soliloque rageur du violoncelle, qui s'entremêle à des sonorités qui semblent d'abord "exotiques", alors qu'en fait, elle n'appartiennent à rien d'autre qu'à un monde qui n'existe pas, sauf dans l'esprit du compositeur. Puis la harpe et les percussions scintillantes prennent le pouvoir dans un jeu de "Miroirs" plus apaisé, aboutissant à la fureur rédemptrice de l'Hymne, qui s'achèvera par une phrase virevoltante du violoncelle dont les répétitions iront se perdre dans les ténèbres. Bon, impossible d'en dire davantage sur tout ce que vous pourrez entendre là-dedans ; j'aurais pu tout aussi bien me référer aux vers de Baudelaire évoqués respectivement dans chaque mouvement, mais ce serait encore réduire l'oeuvre, qui se suffit à elle-même et ne saurait être entendue comme une "illustration musicale" ou un "poème symphonique". A titre personnel, je ne crois pas qu'un millier d'écoutes sera suffisant pour me permettre d'apprécier cette pièce à sa juste mesure. Quant à "L'arbre des songes", le concerto pour violon, comment dire... il fait ENCORE plus forte impression. Oui, c'est vraiment quelque chose d'ultime. Stravinsky et Bartok peuvent aller se coucher (j'exagère à peine). Tout comme son prédécesseur, il est entendu d'un seul tenant, sans interruption, bien que se divisant en plusieurs parties. Le titre se justifie par la forme de l'arbre, qui fascine Dutilleux, avec ses ramifications infinies qui s'élèvent. Quoi qu'il en soit, jamais vous n'entendrez une telle symbiose entre l'orchestre et le soliste. Orgie de sons et de couleurs ; méditation métaphysique... prenez-en à votre aise. Pour moi, c'est une musique voluptueuse et changeante dans laquelle l'auditeur peut se mouvoir librement, pour peu qu'il saisisse une phrase du violon, une reptation de la clarinette, un éclat percussif... et cela le mènera forcément quelque part. Où ? Peut-être là où le poète a jadis fait descendre Enée et ses compagnons, qui allaient obscurs sous la nuit solitaire...

note       Publiée le dimanche 22 mai 2005

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    Coste Envoyez un message privé àCoste

    J'ai suivi de loin (de Suisse Centrale) la stupide polémique en question en début d'année... J'espère naïvement qu'il n'est rien arrivé de pire depuis (même si je m'attends à tout, comme tout le monde ) !

    La politique n'a rien à voir avec la musique.

    Arno Envoyez un message privé àArno

    Ils sont drôles à la mairie de Paris... (Pour ceux qui ont suivi "l'affaire" de la pose de la plaque commémorative ...)

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    Moonloop Envoyez un message privé àMoonloop

    Écouté "Tout un monde lointain..." hier soir, par l'ONPL, et dans la ville natale de Dutilleux... Vraiment passionnant... "L'Arbre des Songes" est fantastique aussi.

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    jeanfi Envoyez un message privé àjeanfi

    Formidable, le concerto pour violoncelle fait l'objet de "La tribune des critiques de disque" ce matin sur France musique... abonnez-vous au podcast pour connaître votre version préférée.

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    Arno Envoyez un message privé àArno

    Il faut absolument écouter la version de Marc Coppey de "Tout un monde lointain" avec l'orchestre philharmonique de Liège, astucieusement couplée avec Epiphanie de Caplet... Il y a en plus un cd offert qui comprend une longue interview de Dutilleux à propos de ce concerto...

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