Necrophorus › Elinros

Hé bien ! Voilà un album qui n'a pas été annoncé en fanfare, mais c'est avec un réel plaisir qu'on retrouve l'alter-ego plus 'lumineux' de Raison D'Être 6 ans après 'Drifting in motion'. 'Elinros' est selon les propos de Peter Andersson dédié au "très doux et fabuleux Elinros Henriksdottir en raison (de nos) affinités spirituelles". Consitué de 4 pièces principales inspirées des éléments et d'une version allongée de 'The source of underwater bleakness' (présent sur la compilation 'The last bleak days', 2001), 'Elinros' est une fois de plus une exhortation à la méditation et à la communion avec la nature. Très minimaliste dans sa conception, on y perçoit cependant une progression dans la musicalité, les nappes se faisant plus présentes au fur et à mesure. 'Sal' résonne quasi-uniquement de sons de cloches, gong et autres bols tibétains, Andersson manipulant les echos et les fréquences dans un but de transe explicite. La suite se mue en une ode aux éléments (craquements, bruits d'eau qui coule) et l'on pourrait presque sentir l'odeur du bois en décomposition ou la mousse humide cachée sous les feuilles protectrices. Sorte de variations sur un thème imposé 'Elinros' est bien évidemment faussement épuré comme d'habitude avec Andersson, et seules les écoutes successives et surtout dans un contexte bien défini en révèleront les subtilités. Très hypnotique dans son intégralité, 'Elinros' n'est pas non plus exempt de nappes profondes et étirées typiques du suédois notamment sur le très beau quart d'heure de 'Vatn'. En 'bonus', 'The source of underwater bleakness' auquel Andersson a adjoint une seconde partie et qui s'il diffère quelque peu dans le son du reste de l'album et se rapproche plutôt d'un 'Drifting in motion' n'en reste pas moins en harmonie de par sa thématique élémentaire. Un très beau voyage et une preuve supplémentaire du génie suédois.