Negru Voda › Dark territory

Alors qu'il avait déjà programmé la fin de Megaptera, Peter Nyström remet en service Negru Voda, projet avec lequel il avait déjà commis un split en 1994 avec Third Eye. Là où Megaptera devenait plus glauque et ambient, Negru Voda ravive la douleur en saupoudrant du sel sur les plaies à vifs de nos pauvres tympans. Ce territoire noir sur lequel il nous convie n'est que douleur, bruits, interférences et séquences de machineries infernales. Il faut être aguerri pour appréhender l'univers du suédois tant l'ambiance malsaine de ces compositions ressemble à une épreuve initiatique qui aurait pour but de tester la limite de nos sens, et particulièrement l'audition. Les rares ryhtmiques ne sont d'ailleurs qu'une ombre, un martèlement étouffé comme sur le morceau-titre qui d'ailleurs rappelle Megaptera. Pas vraiment accessible pour les non initiés, ce 'Dark territory' se rapproche dans son approche de l'extrême des cultes Genocide Organ ou Grey Wolves, ce qui en soit constitue un gage de qualité, mais pas de sérénité ! Si vous préférez des ambiances tout aussi malsaines mais plus abordables et 'musicales', je vous conseille plutôt de commencer avec 'Dobruja region' ou le split avec des Esseintes, et de réserver 'Dark territory' pour votre belle-mère : à situations extrêmes, solutions extrêmes !